"Si ça augmente, je devrais mettre des freins sur la nourriture" : les étudiants redoutent l'augmentation des loyers du Crous

À Limoges, les étudiants en résidence universitaire du Crous craignent une augmentation des loyers, qui pourrait être décidée lors d'une assemblée générale du Crous le 13 mars prochain. La hausse de 3,5% en moyenne pourrait plonger un peu plus ces étudiants dans la précarité.

Pour une chambre de 20 m² dans la résidence universitaire Camille-Guérin, près du CHU de Limoges, un étudiant débourse 315 euros par mois. Ce loyer pourrait augmenter dès le 1ᵉʳ septembre 2024, si le vote est validé lors de la prochaine assemblée générale du Crous de Limoges. Un vote qui fait suite aux annonces de Bénédicte Durand, la nouvelle présidente du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous), qui a précisé le 27 février dernier, dans les colonnes du Parisien, une augmentation des loyers à la rentrée prochaine. 

Avec son budget restreint, Gianni ne peut pas se permettre de débourser davantage, tout comme son ami Brian, logé à la résidence de l'Aurence. 

"C'est moi qui règle le loyer - j'ai pas d'aide de mes parents - et donc, si ça augmente, je devrais mettre des freins sur la nourriture ou sur les sorties avec mes amis," glisse cet étudiant limougeaud, pour qui le logement représente 70% de ses dépenses mensuelles.

Si elle est votée au conseil d'administration, la mesure d'augmentation des loyers sera appliquée au 1ᵉʳ septembre 2024. L'augmentation, qui concerne 1 700 étudiants logés en résidence étudiante à Limoges, atteindrait 3,5 à près de 30% pour les loyers Crous les plus chers.

Nous avons déjà lancé une pétition sur le plan national et récolté déjà mille signatures pour dénoncer cette situation. Nous espérons que les étudiants nous accompagneront dans cette lutte au sein du conseil d'administration, lorsque l'occasion nous sera donnée, nous exprimerons notre mécontentement face à cette décision.

Aboudou Oketokoun

Représentant étudiant "union étudiante contre la précarité"

Une augmentation nécessaire

Dans la ville étudiante la moins chère de France, cette augmentation est jugée nécessaire par le Crous, dont les dépenses de fonctionnement flambent dans ce contexte inflationniste. "Les charges liées à l'achat de gaz et d'électricité ont explosé. Entre 2020 et 2023, ces charges ont augmenté de 40%, ce qui représente 400 000 euros à l'échelle de l'établissement, pour la seule activité d'hébergement," déplore Fabrice Pezziardi, directeur général du Crous de Limoges.

L'État a investi vingt millions d'euros aux côtés des Crous de la Corrèze et de la Haute-Vienne, pour réhabiliter deux résidences universitaires. Celle de Beaublanc, à Limoges, est la prochaine sur la liste.

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