Le Sidaction a démarré vendredi 25 mars 2022 pour trois jours. À Limoges, des actions de dépistage, des animations, et des collectes de fonds sont organisées. L’objectif : sensibiliser au VIH.
Partout en France le Sidaction démarre vendredi 25 jusqu’au 27 mars 2022. L’occasion de communiquer autour du virus, le VIH, et du stade ultime de l’infection si elle n’est pas prise en charge : le Sida. Mais c’est aussi un moyen de collecter des fonds. À Limoges, ce vendredi, une opération de dépistage était organisée place de la Motte. Samedi, au même endroit, des actions seront menées de 10h à 17h.
Mettre en place de tels événements autour du Sida est "essentiel", pour Sylvain Rouilhac, chargé de mission à l’association Entr’AIDS à Limoges, "pour maintenir l’ampoule allumée pour rappeler que le sida, on peut en mourir."
On en meurt moins, du coup on en parle moins, et on encourage l’imaginaire collectif qui pense que c’est une maladie qui n’est plus importante, ni grave. Les gens s’en préoccupent moins, s’en protègent moins potentiellement, se dépistent moins et on a des séropositifs qui ne se font plus dépister et le découvre en stade sida.
Sylvain RouilhacChargé de mission à l’association Entr’AIDS
Or, c’est à ce stade – atteint au bout d’une dizaine d’année après l’infection - que la maladie est dangereuse. "Les personnes qui meurent du VIH sont des personnes au stade du sida. C’est de moins en moins de personnes mais ça peut encore arriver", explique Sophie Ducroix-Roubertou, infectiologue au CHU de Limoges.
Le dépistage et le port du préservatif sont ainsi les deux aspects sur lesquels l’association entend insister durant le Sidaction mais aussi toute l’année dans ses opérations dans les établissements scolaires du Limousin. Car informer le jeune public sur le VIH est primordial.
95% de la transmission se fait par voie sexuelle et la majorité (des jeunes ndlr) me dit que c’est par le sang ou même certains par la salive. D’autres croient que la pilule contraceptive protège du sida.
Sylvain RouilhacChargée de mission à l’association Entr’AIDS
Un effet covid sur le dépistage ?
"Le covid a eu un impact certain dans l’accès au dépistage. Les CeGIDD (Centres Gratuits d'information, de Dépistage et de Diagnostic ndlr) ont dû suspendre leur activité pendant la période de confinement et parce que les médecins ont été mobilisés lors des pics épidémiques, regrette-t-il. Mais l’activité a repris de manière progressive, et là, ils ont constaté que les gens se refaisaient dépister."
En revanche, la banalisation du mot "dépistage" - avec les tests pour détecter le covid - a aussi banalisé la pratique.
La communication qu’il y a eu autour du dépistage "covid" a vulgarisé ce terme. Il y a eu au départ un impact négatif du covid mais au contraire aujourd’hui ça a ouvert le débat d’un point de vue du dépistage.
Sylvain RouilhacChargé de mission à l’association Entr’AIDS.
Chaque année dans le Limousin, on compte en moyenne 15 à 30 nouvelles découvertes de séropositivité, d’après l’association qui estime à 300 le nombre de séropositifs qui s’ignorent dans les trois départements.