En Haute-Vienne, les médecins constatent une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia ou le gonocoque. L'an dernier, les dépistages ont chuté en raison du confinement, alors les associations appellent à ne pas relâcher les efforts.
Dans ce cabinet médical ce jour-là, cet homme a rendez-vous pour le renouvellement de son ordonnance de Prep, un traitement préventif contre le VIH. Il vient consulter car il admet avoir eu des rapports non protégés par le passé.
« La prise de risque on pense la gérer, raconte-t-il mais en fait ne la gère pas du tout. Le Prep c’est un moyen de se protéger un minimum mais ça ne protège pas tout. Ça ne prémunie pas contre les IST par exemple. Le minimum, c’est le respect par rapport aux partenaires. On peut choper une maladie et mourir trois mois après », reconnait-il.
Son médecin pas avare de conseils : « vous continuez de vous protéger, car les IST sont toujours présentes. Ces dernières semaines, on a eu de nombreux patients qui ont consulté pour du gonocoque, pour des formes de syphilis avec des manifestations cutanées vraiment symptomatiques, donc c’est toujours là ».
Chlamydia et gonocoque sont en forte hausse ces dernières années.
Le VIH, lui, ne recule pas.
Quant à la syphilis, que l'on pensait disparue, elle a fait un retour spectaculaire
« Il ne faut pas croire que l’on puisse y échapper, si on a eu des rapports à risque ou des rapports non protégés, on peut être concerné. Le fait de faire un dépistage, c’est toujours adapté » insiste le médecin. « Il suffit d’avoir rencontré la mauvaise personne, qui parfois elle ne sait même pas qu’elle est infectée, c’est pas forcément sciemment mais ça peut suffire d’une fois. Il faut se protéger », réitère le docteur Sophie Ducroix Roubertou auprès de son patient.
Avec le préservatif, le dépistage est l'arme la plus efficace contre toutes ces maladies. Chez Entr'AidSIDA, à Limoges ce jour-là, on se forme au dépistage rapide de l'hépatite B.
Une goutte de sang et quelques minutes suffisent pour connaître le résultat.
« On utilise ces test rapides, on s’en sert comme d’une plateforme, d’une rampe de lancement, pour que les personnes aillent se faire dépister pour les autres infections sexuellement transmissibles, dans les centres de dépistages, que l’on peut trouver dans les centres hospitaliers par exemple, ou dans des laboratoires."
Dès début 2022, il sera également possible de se rendre directement en laboratoire sans ordonnance pour un dépistage gratuit du VIH. L'an dernier, les dépistages ont chuté en raison du confinement, alors les associations appellent à ne pas relâcher les efforts, d'autant plus que se faire dépister est de plus en plus simple et rapide.