Simersion, créateur de simulateurs de pilotage : du virtuel au réel

Deux Hauts Viennois ont crée une start-up de simulateurs de pilotage, il y a 3 ans, à Saint-Sornin-Leulac. Simersion développe et conçoit des simulateurs design de vol et de course automobile. Leur entreprise s'attaque aujourd'hui au marché du E-sport en plein développement.

Simersion est une jeune start-up limousine nouvellement installée à Saint-Sornin-Leulac en Haute Vienne….Ces deux fondateurs ont imaginé un concept novateur de simulateurs de pilotage. Leur particularité : ils sont design, sans câble apparent, de faible encombrement. Ils revêtent de multiples atouts face aux produits concurrents, selon Pierig Bobet à l’initiative du projet : ''Il est rangeable, pliable sur roulettes, c’est-à-dire que tout seul vous pouvez le déplacer dans votre environnement. On développe, on conçoit, et on fabrique des simulateurs dynamiques de pilotage automobile et avion'', ajoute Pierre Maquet, co-fondateur et ancien ingénieur de l’école navale. ''On a deux gammes, l’une professionnelle pour les centres de loisirs, l’autre pour les particuliers avec des simulateurs design que vous pouvez intégrer dans votre salon''.

Au plus proche du réel

Mais pour mieux répondre aux attentes des gamers, Pierre et Pierig ont eu recours à de véritables pilotes comme l’explique Pierre : ''On a fait appel à des pilotes pro et amateurs qui s’installent dans le siège et nous donnent des indications sur le comportement que doit adopter le simulateur en fonction de l’environnement''.

Richard Arnaud est pilote de E-sport et dirige Race Clutch, une autre start-up limougeaude spécialisée dans les courses virtuelles. Elle comprend notamment une écurie d’une quinzaine de pilotes pour les compétitions internationales. Il témoigne : ''Ces simulateurs sont de très, très bonne facture, notamment du côté de l’immersion, l’avantage, c’est d’avoir une plateforme dynamique, d’avoir des sensations comme si vous étiez dans la voiture. Là, ils s’adressent à un marché soit professionnel, soit à des organisateurs de championnat qui chercheraient à avoir des simulateurs premium. Il y a aussi des pilotes pro en réel qui, pour des questions de coûts et de logistique, cherchent à s’entraîner sur ces simulateurs''.

l’avantage, c’est d’avoir une plateforme dynamique, d’avoir des sensations comme si vous étiez dans la voiture

Richard Arnaud, Pilote de E-sport

Et Richard d’ajouter : ''Aujourd’hui, le milieu du E-Sport, et en particulier le secteur des courses virtuelles, s’est tellement professionnalisé par rapport à il y a 2,3 ans où la Formule 1 a lancé son championnat. On a maintenant un entraînement complet physique, neuro-visuel même, comme un athlète de haut niveau. Les ponts virtuel/réel sont de plus en plus fréquents avec des résultats encourageants pour les pilotes''.

Clientèle également visée : les particuliers mais surtout les professionnels du loisir : karting, bowling ou salle de jeux. Pierre détaille : ''Pour les professionnels, l’idée, c’est que l’on vend un business model, c’est-à-dire, on leur vend à la fois les machines mais aussi un système de gestion de leur flux de clientèle''.

Au fond du garage

Comme d’autres, l’aventure a débuté dans un garage. Pierig, 27 ans, est né à Saint-Junien. Il a passé un bac STI au lycée Turgot à Limoges puis décroché un diplôme universitaire de technologie ''Génie mécanique'' à Limoges et une licence ''maquettage numérique et prototypage rapide''. Il confie : ''J’aimais bien tout ce qui était jeux de courses, j’avais un volant sur un coin de mon bureau et puis j’avais envie d’un peu de mouvements, un peu plus d’immersion. Au fur et à mesure, c’est passé d’une envie et d’un loisir à une aventure d’entreprise et un projet professionnel avec Pierre''.

Pierre Macquet est lui né à Limoges. Il a étudié au lycée Gay-Lussac et obtenu un diplôme d’ingénieur à l’école navale de Brest. Après quinze ans passés dans la marine, il est embauché par l’entreprise Glomot Penot Systemes à Saint-Sornin-Leulac. Reprise par une société lyonnaise, NorSud, l’ingénieur intègre le nouveau bureau d’études et recrute un jeune stagiaire, Pierig Bobet. Les deux hommes sympathisent et se lancent dans l’aventure.

Ils déposent un brevet en 2017 et travaillent sans relâche, même en temps de confinement. Stéphanie, la femme de Pierre, refuse qu’ils s’installent dans le salon pour fabriquer ''cette horreur bricolée"". Ils se réfugient alors dans le garage et ont l’idée de concevoir un simulateur design que l’on pourrait déplacer dans un salon ou ailleurs et le ranger facilement malgré ses 120 kilos. ''Pour partir d’un simulateur en forme de tube à quelque chose de design, ça nous a pris un an où Pierig est resté à la maison'', explique Pierre et Pierig ajoute : ''Comme ça, cela nous permettait de travailler sur place 8H/22H tous les jours week-end compris pour sortir d’arrache-pied un produit''. Le simulateur a été conçu en partenariat avec l’IUT du Limousin, l’Ensil-Ensci, là où Pierig a débuté ses études.

Lancement commercial sous confinement

L’an dernier, le lancement commercial, dans ce contexte particulier, a toutefois permis de vendre 5 exemplaires dont deux à une écurie de courses. Prix de Base : 25 000 €. Dans ses nouveaux locaux, Simersion s’attèle aujourd’hui à la construction d’un nouvel atelier d’assemblage pour se développer. C’est dans ce cadre que Guillaume vient d’être recruté en début d’année. Guillaume Rossion, responsable de production, explique son rôle : ''Cela consiste à gérer l’approvisionnement en matière première, le montage et l’assemblage des simulateurs jusqu’à la livraison chez le client final''. Avec un produit made ne Limousin, la majeure partie des fournisseurs se trouvent à moins de 50 kilomètres, Simersion a pour ambition d’atteindre un chiffre d’affaire d’un million d’euros par an.

L’explosion du marché E-Sport

Simersion veut surfer sur la vague. Le marché du E-Sport, ou sport électronique, est en pleine explosion depuis 10 ans avec une croissance annuelle à deux chiffres. Un phénomène à l’échelle planétaire. Le chiffre d’affaire  global,  généré par le secteur, devrait atteindre 1,7 milliard de dollars cette année selon le site Newzoo avec une croissance annuelle de 27,4%. Les revenus du E-Sport sont principalement issus de la publicité et des droits de diffusion des compétitions. Des écoles de formation se créent en pagaille. Selon le site Business Insider, la France garde son statut de première nation européenne où les joueurs de E-sport gagnent le plus en compétition. En 2020, ils ont collectivement remporté presque 3,6 millions d'euros. Le podium mondial est occupé dans l'ordre par les Etats-Unis, la Chine et la Corée du Sud.

Et malgré la pandémie, coup de frein sévère à l’activité, le milieu de l’industrie du jeu vidéo s’adapte. En témoigne le maintien, pour l’heure, de la 21ième édition de la Gamers Assembly à Poitiers. L’évènement incontournable, qui rassemble plusieurs milliers de joueurs et spectateurs chaque année, devrait se dérouler du 3 au 5 avril 2021 au parc des expositions.

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