Après l'annonce par la SNCF, ce samedi 10 décembre, de la mise en place d'une liaison vers Paris à 6h26 au départ de Limoges, élus et acteurs du monde économique se disent insatisfaits. Ils appellent à une mobilisation générale pour réclamer un service ferroviaire digne de ce nom.
A la veille de la grande manifestation prévue ce lundi 12 décembre en gare de Limoges-Bénédictins à l'appel des élus, chefs d'entreprises et de plusieurs organisations syndicales, le mécontentement est à son comble.
La marche arrière de la SNCF, qui a annoncé - via le maire de Limoges Emile Roger Lombertie - le rétablissement prochain d'une nouvelle liaison matinale, à 6h26 au départ de Limoges, est loin d'avoir apaiser les tensions.
Pour Philippe Barry, président de l'association des maires de la Haute-Vienne, cette nouvelle liaison n'est pas satisfaisante pour les salariés qui doivent être opérationnels à Paris à 10h00 : "Ce nouveau train arrive trop tard dans la matinée [10h17, nldr]. Les rendez-vous, les réunions du matin sont déjà commencés. Et si on a une réunion l'après-midi, on prend celui de 9h qui arrive à 12h20".
"Notre ligne est la risée de toute la France"
Même réaction d'insatisfaction du côté de Pierre Massy, président de la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne, qui considère que ce "cadeau de la SNCF est pitoyable, lamentable", comme il l'exprimait dès hier via les réseaux sociaux, et le confirmait à notre micro ce matin.
Un train supplémentaire, c'est une bonne chose. Simplement, 3h51 de trajet, c'est un problème. La SNCF continue à se moquer de nous.
Pierre MassyPrésident de la CCI 87
Le représentant des industriels du département ne mâche pas ses mots pour exprimer son énervement : "L'ensemble de la ligne Paris-Limoges-Brive est devenue la risée de toute la France. Je n'ai que des témoignages de gens dont le train a été retardé, annulé, s'est arrêté en parcours, n'a pas pu partir..."
Et d'appeler à une mobilisation générale : "Je demande aux élus de notre territoire de se prendre par la main et d'exiger de la SNCF qu'elle remette en place les sillons qui étaient existants. On veut un cadencement et une régularité, revenir à un train toutes les heures."
Des députés parmi les manifestants
Pour le député Nupes de la Haute-Vienne, Damien Maudet, il est urgent que l'Etat investisse pour rénover les lignes longtemps délaissées. "L'Etat doit mettre de l'argent sur la table. Il doit être stratège, se poser, se demander comment il veut mailler le territoire, où est-ce qu'il veut mettre des lignes, sur quoi il veut investir. On a une transition écologique à faire, comment on fait pour que les gens prennent moins leur voiture et prennent plus le train ?"
"Ce qui se passe aujourd'hui ne se serait jamais passé si ça avait été une liaison entre Bordeaux et Paris. C'est juste que l'Etat n'en a rien à faire des lignes qui traversent Vierzon, Limoges etc...".
Damien MaudetDéputé de la Haute-Vienne (Nupes)
Les quatre députés Nupes du Limousin Damien Maudet, Manon Meunier, Stéphane Delautrette en Haute-Vienne et Catherine Couturier en Creuse seront tous présents à la manifestation ce lundi.