Soins palliatifs. "Ils sont aujourd'hui minimisés", estime le président de Vivre avec en Limousin

Alors que le projet de loi sur la fin de vie doit arriver bientôt au Conseil d'Etat pour examen avant d’être présenté en Conseil des ministres en décembre, on fait le point sur l'accès aux soins palliatifs en Limousin.

Le projet de loi sur la fin de vie doit bientôt arriver au Conseil d'Etat pour examen avant d’être présenté en Conseil des ministres en fin d'année. Mourir dans la dignité et fin de vie, des sujets où les soins palliatifs interviennent. La loi Claeys-Leonetti de 2016 renforce justement le droit d’accès aux soins palliatifs. Les soins palliatifs sont destinés à soulager la douleur physique et psychologique du patient mais ils prennent aussi en compte les besoins d’accompagnement de son entourage.

S’ils sont souvent associés à la fin de vie, les soins palliatifs peuvent aussi être proposés à des patients qui ne sont pas sur le point de mourir mais dont on ne peut pas guérir la pathologie. La prise en charge peut se faire à domicile ou en établissement de santé.

Où peut-on bénéficier de soins palliatifs en Limousin ?

En Limousin une seule unité est dédiée aux soins palliatifs (USP). C’est en Haute-Vienne au CHU de Limoges. Le service est doté de dix lits.

Autre façon d’accueillir les patients, les lits identifiés soins palliatifs (LISP) : les patients sont accueillis dans d’autres services. Cinq établissements en disposent en Creuse, six en Corrèze et onze en Haute-Vienne pour un total de 126 lits.

Enfin, dernière manière d’accompagner les patients : les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP). Ces équipes vont là où se trouve le patient, même à domicile. Il y en a deux en Haute-Vienne et une en Creuse et en Corrèze.

"Ça reste insuffisant"

Pour les associations du territoire, c’est loin d’être suffisant. "On réclame plus de lits de soins palliatifs, indique Hubert Hortholary, président de Vivre avec en Limousin (Val). Ils (les soins palliatifs ndlr) sont aujourd’hui minimisés." 

Du côté de la Creuse, Sylvia Chenier, présidente de l’association Accompagnement Soutien Présence (ASP) espère que la prochaine loi sur la fin de vie développera le soin palliatif. "Il faudrait que tous les gens qui en ont besoin puissent y accéder. Le système fait ce qu’il peut. Mais ça ne marche pas comme ça. Les patients sont souvent pris tard. L’intérêt, c’est qu'ils soient pris en charge le plus tôt possible", souligne celle qui est actuellement en pleine campagne de recrutement de bénévoles jusqu'à la mi-décembre.

Jean Paul-Cosset, président de l'antenne corrézienne de l'ASP, réfléchit à un nouveau projet pour palier le manque de lits et pour aller plus loin dans la prise en charge : la création d'une "Maison de vie". "L’idée est d’accueillir des gens en fin de vie. Des gens qui se sentent seuls à la maison ou qui ne sont plus accueillis en hôpital afin de l'être comme ils le souhaiteraient", explique-t-il.

On veut une maison de vie pour que le malade continue à vivre jusqu’au bout comme il le veut, pour qu'il parte tranquillement, sereinement.

Jean-Paul Cosset, président de l'ASP 19

France 3 Limousin

Selon le chef de service des soins palliatifs au CHU de Limoges, le Dr Paul-Antoine Quesnel, le Limousin "est dans une situation plutôt favorable par rapport au niveau national. Mais ça reste toujours insuffisant."

Il demande qu’il y ait au moins une unité de soins palliatifs par département, comme s’était engagé l’État en 2021, dans son plan de développement du soin palliatif. Or il y a encore 20 départements en France qui n’ont pas d’unité de soins palliatifs.

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