Des records de températures aujourd'hui 18 mai, le thermomètre a atteint les 33° en Corrèze. Un temps estival pour certains, un avant gout d’été. Mais c'est aussi une source d'inquiétude, la sécheresse s'installe : la Haute-Vienne, la Creuse sont placés en état de vigilance.
Un soleil de plomb, une chaleur étouffante, le thermomètre est monté jusqu'à pratiquement 34° en Corrèze, les 30° ont été atteint en Haute-Vienne et en Creuse. C'est à Argentat en Corrèze que le record a été atteint avec 33,6 °.
C'est une dépression qui se situe au large de l'Irlande qui aspire une masse d'air très chaude provenant du Maghreb qui est à l'origine de cette situation.
Il ne fallait donc pas oublier les lunettes de soleil et la crème solaire aujourd'hui.
Les terrassent se sont remplies. Bronzage et baignade étaient aussi au rendez vous, sans oublier une bonne glace .
Comme a pu le constater notre équipe, personne n'a manqué le rendez-vous soleil et voilà ce qu'on pouvait entendre sur les bords de Vienne :
Prendre l'air , ça va faire du bien à tous le monde
Une promeneuse
On se dirige tout droit vers un record de température pour ce mois de mai. On pourrait atteindre une moyenne de 22°, un chiffre jamais atteint depuis 30 ans.
Ce record pourrait bien impacter notre quotidien dans les prochaines années, signe précurseur de changement climatique :
"C'est l'accumulation de ces derniers mois de mai de plus en plus chaud qui est significatif et qui est signe de changement climatique". Michel Galliot
Climatologue et président Limousin Nature Environnement
Vers un manque d'eau
Le pic de chaleur a des incidences sur nos ressources en eau, les sols s’assèchent en raison du manque de pluie. La sécheresse s'est installée, elle a des impacts sur les récoltes. Au début du mois de mai, les observations sur le terrain n'étaient pas favorables. " Tout l'hiver, il n'y a pas eu d'eau, les ressources sont extrêmement faibles", témoignait alors Julien Roujolle, maraîcher.
Tant qu'il y a de l'eau tout va bien .....
Julien Roujolle Maraîcher
Aujourd'hui, c'est un rapport d'une expertise de l'ONF à l'arborétum de la Jonchère Saint-Maurice, qui alerte sur les premiers signes visibles du changement climatique , lié à la sécheresse : "Depuis 3 ans des dépérissements sont observés [...], 71 arbres sont totalement morts, ils devront être enlevés en priorité", précise l'arboretum.
Aujourd'hui nous avons le résultat de sécheresses successives. Ce qui surprend, c'est la rapidité avec laquelle un arbre peut se dégrader.
Vincent Pagés, responsable de la gestion de l'arboretum
Une situation sous surveillance
La préfecture de Haute-Vienne a pris un arrêté le 17 mai, plaçant l'ensemble du département en zone de vigilance. La Creuse avait déjà, le 12 mai dernier, déposé un arrêté similaire. Quand à la Corrèze, une réunion de suivi est planifié le 24 mai pour réagir en fonction de l'évolution de la situation. La Vigilance sécheresse a vocation surtout à informer et à inciter les particuliers et professionnels à faire des économies d'eau.
Des solutions ?
Des initiatives sont engagées sur certaines communes comme par exemple en Creuse. Certaines communes anticipent déjà la raréfaction de l’eau avec des forages de plus en plus profonds et performants, mais attention à ne pas impacter davantage les ressources en eau à long terme.
Si ce mois de mai risque d'être déterminant pour l'été à venir, c'est une tendance de fond que les experts observent. Pour Stéphane Loriot, directeur de l'Etablissement public du bassin de la Vienne : "Sur les trente dernières années, [on constate] une baisse des débits [des cours d'eau] de 30% en moyenne à l'échelle du territoire pour la période estival".