Deux offres de reprises pour la société STEVA, à Bessines-sur-Gartempe en Haute-Vienne, doivent être examinées dans les prochaines semaines. La proposition de reprise par l'actuel PDG a en revanche été écartée par le tribunal de commerce de Lyon, ce que les salariés ne comprennent pas.
Les salariés de la société STEVA, basée à Bessines-sur-Gartempe en Haute-Vienne, ne sont toujours pas fixés sur leur sort. Mercredi 3 avril, le tribunal de commerce de Lyon a en effet rejeté la proposition de reprise par l’actuel PDG, Philippe Lassablière. Une décision qui suscite l’incompréhension : "Lors de la dernière audience le 14 mars, le procureur a accepté de donner trois mois de plus pour que le patron fasse une offre, rappelle Bruno Grimaux, délégué syndical FO. A ce moment-là, il n’y avait pas d’autres offres. Et aujourd’hui on nous dit que ce n’est pas possible ? Le procureur change et donc le discours change, ce n’est pas normal !"
En course, il n’y a donc plus que deux repreneurs potentiels. Mais les salariés ont de gros doutes sur le sérieux de l’un d’eux, MDI Technologies, basé à Rouen. Cette société d’ingénierie a déposé une offre le 28 mars, date limite pour le dépôt. Elle propose de sauver 100 emplois, mais ne précise rien sur la SCI, ni sur la presse qui est à payer, indique Bruno Grimaux, qui redoute l’absence de projet industriel derrière cette offre. Et la rencontre entre les dirigeants de cette société et les représentants de STEVAL, au cabinet de l’administrateur judiciaire de Limoges, n’a en rien rassuré ces derniers : le lendemain, MDI Technologies leur annonçait retirer son offre, pour finalement la maintenir.
La deuxième offre de reprise a été faite par les actionnaires de F2J Reman Chaumont, actionnaires également de Fonderie du Poitou, qui ont déjà visité l’usine. Fonderie est elle-même en redressement judiciaire, ce qui a interpellé les salariés de STEVA, mais une fois renseignements pris, l'offre est jugée "sérieuse". Elle propose de reprendre 80 personnes, mais des discussions sont en cours pour sauver plus d’emplois.
Une nouvelle audience au tribunal est prévue le 24 avril. Les deux repreneurs potentiels devront présenter une offre sérieuse. Le temps presse pour les 107 salariés, alors que certains clients s’impatientent et menacent de se retirer.