C’était un match à ne pas perdre, et le Limoges CSP l’a gagné, 98-88, contre Boulogne-Levallois. Mais que ce fut laborieux et difficile contre un adversaire lanterne rouge du Championnat, qui a marché sur Beaublanc dans le deuxième quart, avant de s’effondrer, ou d’être terrassé, dans le troisième.
Cela ne sentait ni la poudre, ni le parfum particulier de la Coupe d’Europe, mais tout de même, il y avait dans ce Beaublanc bien garni comme un on ne sait quoi de particulier, avant ce match. Presque étonnant, pour une rencontre finalement de bas de tableau.
Mais peut-être était-ce la crainte du 14 mars approchant… Peut-être la désormais traditionnelle manifestation d’avant-match des Ultra-Green, appelant la direction du CSP à la démission… Peut-être était-ce le souffle froid du spectre rôdant de la relégation… Peut-être dû à ce mois de privation de basket à Beaublanc, la faute au calendrier… Et donc peut-être tout simplement l’espoir d’une victoire, magnifique ou non.
Et victoire il y eut !
Alors pourquoi faire la fine bouche, après une telle rencontre ? On l’a dit, dans sa situation sportive, le CSP n’avait guère d’autres choix que de s’imposer chez lui, contre la lanterne rouge du Championnat.
Et c’est après tout ce qu’ont fait les hommes de Jean-Marc Dupraz. Non sans cœur, puisqu’ils ont su se relever d’un deuxième quart-temps calamiteux, concédé 22-32.
Non sans brio, puisqu’ils ont ébloui Beaublanc d’un troisième quart-temps monstrueux, remporté 31-14. Et, même si beaucoup d’équipes qui suivent Limoges au classement ont des matchs en retard, voilà la zone rouge fatidique pour le moment écartée. Enfin, dures lois du sport, seule la victoire est belle, et seul le vainqueur a raison.
Donc comme victoire, il y eut, circulez, il n’y a rien à dire, rien à voir, tout à applaudir, et pas de raison de faire son difficile. Pourtant, il y aurait quand même beaucoup à dire sur cette soirée que Beaublanc, encouragé par les Ultra-Green, a fini par un clapping, comme pour exorciser les broncas qu’il n’osât pas pousser.
Car tout de même, si avant le match, Jean-Marc Dupraz avait déminé le terrain, insistant sur la qualité de l’adversaire, faisant de même après, c’est bien contre un fantôme de Boulogne-Levallois que Limoges s’est imposé.
Car tout de même, contre quelle équipe autre que celle-là le CSP aurait-il pu se relever d’un tel trou d’air vertigineux comme le fut ce fameux deuxième quart ? Car tout de même, malgré la victoire, comment ne pas noter ces cinquante points encaissés en une seule mi-temps ? Car tout de même, comment ne pas remarquer ces cinq dernières minutes abandonnées à l’adversaire, 15-4 en sa faveur ?
Nikolic au top, Nenadic précieux
Bref, comment ne pas faire tout de même la fine bouche ? Sans doute en retenant la superbe soirée de Nikolic (22 pts et 7rbds), le retour finalement précieux de Nenadic (13pts), et l’implication d’une équipe qui termine avec 27 passes décisives et 124 d’évaluation collective. Ce n’est pas rien ! Ce n’est pas non plus énorme, mais c’est déjà ça, et il faudra s’en contenter.
S’en contenter en attendant ce satané 14 mars. S’en contenter avant le prochain match, qui ne sera que dans deux semaines, en déplacement à Paris, contre qui copie identique serait synonyme de folie.
S’en contenter avant d’enfin revenir à Beaublanc, à la fin du mois seulement !
Ce samedi soir, avec cette victoire, le CSP peut encore espérer. Et de cela du moins, il n’y a aucune raison de faire la fine bouche.