Selon une étude, près d'un étudiant sur deux a déjà sauté un repas à cause de la hausse des prix. La faculté de Limoges fait sa rentrée, elle accueille 18 000 étudiants, dont la moitié sont boursiers.

Panier en main, dans l'allée des fruits et des légumes, Margaux scrute les encarts rouges autour des prix : " je fais hyper gaffe aux promos pour les fruits et les légumes. Je sais d'avance que certains fruits comme le melon sont hors de portée, mais je peux prendre des pommes, des poires, voire des bananes, là, c'est jour de fête !" ironise Margaux Fujol, étudiante en L1 d'Histoire et vice-présidente étudiante adjointe chargée de la transition écologique et sociétale à l'Université de Limoges. 

Margaux était boursière l'année dernière, mais cette année, malgré un tout petit écart sur les échelons, elle a perdu sa bourse. Une situation subie par beaucoup d'autres étudiants. 

Sur 18 000 étudiants cette année, l'Université de Limoges compte 50 % boursiers. Mais "d'autres sont tout près de l'être, et ils galèrent", regrette Eric Rouvellac, vice-président de l'Université de Limoges en charge des formations, interrogé sur France Bleu Limousin, ce mercredi matin. 

Un étudiant sur deux a déjà supprimé un repas par manque de moyen 

En août 2023, les prix à la consommation ont augmenté de 4,8 % sur un an, selon une étude de l'Insee, alors que le coût de la vie étudiante a augmenté de 6,5 % depuis un an. Résultat : les étudiants subissent une précarité de plus en plus compliquée à gérer. 

Comme Margaux, de nombreux étudiants rationnent leurs courses, voire se privent de repas, comme le détaille cette étude réalisée par l'association Cop1 Solidarité étudiante en partenariat avec l'institut Ifop

  • 1 étudiant sur 2 a déjà supprimé un repas
  • 45 % des étudiants craignent de basculer dans la pauvreté
  • 3/4 des étudiants ont dû modifier leurs habitudes de consommation du fait de l'inflation
  • 50 % des étudiants ont un reste à vivre inférieur à 100 €, dont la moitié a moins de 50 € pour vivre après déduction du loyer et des charges.

Dans le panier de Margaux : trois pommes, quelques conserves. Pour cette semaine, elle a dû renoncer aux légumes : "Là, pas de légumes en promo, ou alors ça vient de loin, notamment les avocats. Entre conscience écologique et petit budget, pas de choix. Je verrai auprès de l'aide alimentaire si je ne peux pas avoir un panier", se réconforte-t-elle. 

L'aide alimentaire, le plat de résistance des étudiants

Toujours selon l'étude de l'association Cop1, 36 % des étudiants envisagent d'avoir recours à une aide alimentaire. L'association Épicerie Sociale et Solidaire des Étudiants propose des paniers alimentaires et cosmétiques à Limoges. 

Cette année, l'association est repassée aux paniers gratuits pour les étudiants, "l'année dernière nos paniers valaient un euro, mais avec la demande et la précarité étudiante, on est repassé à la gratuité", explique Lahouari Medjdoubi, coordinateur social de l'association. 

Rien que pour demain, l'association doit préparer une cinquantaine de colis pour répondre à la demande, l'année dernière le rythme de croisière était de trente-cinq colis par jour. "Il va falloir tenir le rythme".

Si l'inflation est prévue à 5 % en 2023, les prix de la consommation devraient stagner pour cet hiver : « D'ici à la fin de l’année 2023, le reflux du glissement annuel des prix à la consommation se poursuivrait, mais serait toutefois moins rapide qu’en mai-juin dernier », détaille l’Insee.

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