Quelques jours après la mise en examen d'un homme pour le meurtre, en 2002, d'une prostituée à Limoges, des habitants d'Ambazac (Haute-Vienne), où le mis en cause habitait, réagissent. Ils évoquent une personnalité instable.
C'est ce que l'on appelle un "Cold case", une affaire non résolue jusqu'alors, le meurtre d'une prostituée en centre-ville de Limoges, il y a vingt-deux ans. La semaine dernière, nous vous révélions que les enquêteurs avaient enfin interpellé un suspect grâce aux recoupements ADN. Alors que l'enquête se poursuit, nous avons voulu en savoir plus sur cet homme désormais incarcéré.
Selon les informations de notre équipe de reportage, l'homme habite dans la petite commune d'Ambazac, allée des Rivailles, en Haute-Vienne. C'est ici, ce mardi 20 août dernier, dans la résidence du mis en cause, qu'une habitante aperçoit, de son balcon, trois policiers habillés en civil. "J'ai vu qu'ils photographiaient le scooter, et qu'ils posaient des questions à la dame de ménage. Quand j'ai descendu mon chien, je lui ai demandé et elle m'a dit 'Je pense bien que c'étaient des policiers en civil'. Vu qu'ils s'attardaient sur le scooter, je me suis dit, ça peut être que pour Sébastien. C'est vrai que depuis, je n'ai pas vu Sébastian, je n'ai pas vu le scooter", décrit-elle.
"Ce n'est pas quelqu'un de stable"
Selon nos informations, Sébastien, âgé de 46 ans, habitait au premier étage de l'un des immeubles de la résidence. L'homme était considéré comme un marginal, un peu porté sur l'alcool, et vivant de petits boulots. Son voisin le plus proche a pu lui parler. "La première fois que je suis arrivé ici, j'avais un problème avec la TV. J'ai sonné, et il est venu. Il m'a dit que c'était normal, de temps en temps, il y avait des pannes. J'ai pris un café chez lui un jour, il m'a expliqué qu'il avait fait telle armée et qu'il avait regretté de ne pas s'être engagé, et après plus rien", se souvient un voisin.
A chaque fois qu'on se croisait, on se saluait, mais sans plus.
Un habitant d'Ambazac
Dans le quartier, certains de ses voisins l’avaient surnommé le loup-garou, parce que certains soirs, il se mettait à crier, imitant des bruits d’animaux. "Il tapait ses crises. Un jour, il a tapé la véranda, on entendait des cris. Ce n'est pas quelqu'un de stable, après en tant que voisin, il ne m'a rien fait, il ne disait pas bonjour."
"Une fixette" sur une voisine
L’homme aurait pris en grippe une dame âgée du quartier, en la harcelant verbalement, selon elle, à chaque fois qu’elle sortait son chien. "Il trouvait des remarques à faire : 'elle est toujours dehors même quand il fait mauvais, elle n'est là que pour faire pisser son chien'. C'était quelqu'un d'un peu bizarre. Je sors le chien pour qu'il fasse pipi pour être tranquille la nuit et il avait fait une fixette là-dessus. C'est là qu'il a commencé à me dire des bêtises", explique une voisine.
Il me disait que je n'avais certainement rien fait de ma vie, à part faire pisser mon chien. Je ne lui ai jamais répondu, parce que je ne voulais pas envenimer la chose et je n'avais pas confiance en lui.
une habitante d'Ambazac
Personne, dans ce petit quartier tranquille, n’aurait cependant imaginé que l'homme pourrait être suspect dans une affaire de meurtre.