Les négociations se poursuivent depuis la fermeture du site limougeaud, décision unilatérale du groupe qui gère 80 piscines municipales ou centres aquatiques en France en délégation de service public. Un choix d'exploitation qui pose question aujourd'hui.
Deux jours de négociation déjà pour Limoges Métropole face au groupe Vert Marine, pour tenter de rouvrir au plus vite L'Aquapolis. La décision unilatérale de fermeture du gestionnaire, sans concertation préalable avec Limoges Métropole, pose la question du recours aux délégataires de service public, comme le souligne Fabien Doucet, vice-Président de la communauté urbaine Limoges Métropole : "à la fin du contrat actuel en 2025, la question va forcément revenir sur le tapis compte-tenu de ce que nous traversons aujourd'hui".
Après la Fédération de natation, les députés de la majorité présidentielle mettent aussi la pression sur Vert Marine, exigeant à leur tour la réouverture dans les meilleurs délais des piscines publiques. Depuis lundi, la société qui exploite les bassins en a fermé une trentaine au niveau national, en réaction à l’augmentation des prix de l’énergie.
Vert Marine est un prestataire privé, auquel est confié la gérance de ce type d'infrastructure. Ici, on parle d'un groupe qui gère au total 80 centres aquatiques en France, et qui a, en 2017, versé pas moins de 4.5 millions de bénéfices à ses actionnaires. Mais aujourd'hui, il se dit dans l'incapacité de faire face à la crise énergétique.
"on va payer en un mois ce qu'on paye à l'année".
Thierry Chaix - Président de l'entreprise Vert Marine
En 2015, c'est la gauche qui avait choisi de confier cette mission à un délégataire. Un choix assumé pour un bilan plutôt contrasté. "Toutes les limites de la délégation de service public c'est la capitalisation des profits et la mutualisation des pertes, il faut retrouver un équilibre pour retrouver du sens à la notion de service public", souligne Thierry Miguel, chef de l'opposition municipale à Limoges.
Mais cette fermeture brutale est, selon Maître Anne Monpion, avocate spécialisée en droit administratif, la principale faille juridique pour Vert Marine "Il est clair que c'est une faute du délégataire, il ne pouvait pas s'arrêter du jour au lendemain et dans les contrats de délégation de service public, il y a des mécanismes qui sont prévus pour retrouver l'équilibre financier lorsqu'il est rompu".
A défaut d'accord ce vendredi 8 septembre, Limoges Métropole a l'intention d'engager une action en justice.