L'Aquapolis de Limoges : l'Agglo réclame une réouverture dans la semaine

Limoges Métropole dénonce une "décision unilatérale". Le centre L'Aquapolis à Limoges n'a pas ouvert ses portes au public ce lundi 5 septembre. Son gestionnaire, Vert Marine, a décidé de fermer l'équipement pour une durée indéterminée en raison des coûts de l'énergie.

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La décision est aussi brutale qu'inattendue. C'est seulement tardivement, ce vendredi 2 septembre, que Limoges Métropole - propriétaire de l'équipement - en a été informée par mail. La société Vert Marine, qui gère L'Aquapolis en délégation de service public, se dit en incapacité d'assurer l'exploitation du centre aquatique en raison de la flambée des coûts de l'énergie. Elle décide de fermer l'équipement dès aujourd'hui, et pour une durée indéterminée.

Il n'y a eu aucune discussion en amont. Vert Marine a pris cette décision de façon unilatérale, de façon juridiquement contestable.

Fabien Doucet, vice-président de Limoges Métropole en charge des grands équipements, invité de notre journal régional ce lundi midi.

L'élu réclame une réouverture immédiate de l'équipement car - au delà de l'accueil du public - des échéances approchent : l'accueil des scolaires dès la fin de semaine, et une compétition de triathlon prévue ces 1 et 2 octobre.

Le dialogue ou la force

La collectivité n'exclut pas d'engager une action en référé pour obliger le gestionnaire à rouvrir l'équipement, mais souhaite - dans un premier temps - privilégier le dialogue : "Nous sommes prêts à nous mettre à la table des négociations. Mais on n'impose pas de décision si brutale et radicale. Il faut que Vert Marine revienne à la raison et prenne ses responsabilités par rapport à sa mission de service public."

De son côté, le président de Vert Marine, Thierry Chaix, affirme qu'il n'avait pas le choix : "On ne fait pas ça de gaîté de coeur, mais à un moment il faut être responsable. Les prix s'envolaient... On peut perdre notre société dans les deux mois là, alors qu'on vient de fêter nos 30 ans. A un moment, il faudra que quelqu'un paie..."

Dans un communiqué envoyé en milieu d'après-midi, la collectivité locale fait savoir qu'après "avoir demandé la réalisation d’un constat d’huissier sur place, révélant que l’équipement a été mis totalement à l’arrêt, Limoges Métropole a mis en demeure Vert Marine de rouvrir le Centre Aquatique dans les conditions prévues au contrat et ainsi d’assurer la continuité du service public qui lui a été délégué."

Un surcoût d'un million d'euros

Dans le mail envoyé aux usagers de L'Aquapolis, Vert Marine explique que si elle avait dû répercuter la hausse du coût de l'énergie sur les prix d'entrée, ceux-ci auraient été multipliés par trois. La société accuserait un surcoût d'un million d'euros sur le budget énergie cette année.

Limoges Métropole doit-elle mettre la main à la poche pour payer ce surcoût, ou du moins une partie ? "Il y a des contrats qui nous lient. On est là pour accompagner nos partenaires, et on se pliera à ce qu'il faut faire", assure Fabien Doucet, qui réclame - avant toute chose - l'ouverture de discussions.

Dans son communiqué, la collectivité affirme qu'elle "prendra toutes les mesures qui s’imposent aux frais et aux risques du délégataire et se réserve également le droit d’intenter un recours devant le juge compétent pour défaut d’exécution du contrat."

Une histoire compliquée avec le gestionnaire 

Depuis son ouverture en janvier 2015, le centre L'Aquapolis de Limoges est géré en délégation de service public par la société normande Vert Marine, l'un des principaux acteurs de ce secteur très restreint.
Soupçonnée pendant de nombreuses années d'être impliquée dans des affaires de favoritisme pour l'attribution de plusieurs marchés (dont celui de Limoges), l'entreprise a été condamnée par le tribunal correctionnel de Rouen en 2017 pour "favoritisme et recel de favoritisme", avant d'être relaxée en appel en 2021.

La fermeture de L'Aquapolis n'est pas un cas unique. 31 piscines en France sur les 70 gérées par la société Vert Marine sont fermées ce lundi 5 septembre, en raison de la flambée du coût de l'énergie.

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