La coopérative Railcoop, qui voulait relancer la liaison ferroviaire entre Bordeaux et Lyon, via Limoges, a annoncé dans un courrier à ses sociétaires, que la coopérative serait vraisemblablement liquidée le 15 avril prochain.
"Le schéma prévu pour sortir du redressement judiciaire est désormais caduc. En l'état, le tribunal de commerce de Cahors ne devrait pas avoir d'autre choix que de prononcer, le 15 avril 2024, la liquidation de notre coopérative", a indiqué Railcoop dans un message à ses sociétaires.
Contactés par téléphone, les responsables de la coopérative nous ont confirmé qu'un communiqué officiel serait envoyé dans les prochains jours.
Un projet de liaison ferroviaire plusieurs fois retardé
Née en 2019, la coopérative aux 14.500 sociétaires s'était fixé comme objectif de lancer une liaison ferroviaire transversale entre Bordeaux et Lyon via Périgueux, Limoges, Montluçon et Roanne. Prévu initialement à l'été 2022, le lancement avait été plusieurs fois retardé, et elle tablait encore récemment sur le second semestre 2024.
Elle avait cherché pendant tout l'été 2023 à lever 500.000 euros supplémentaires auprès de ses sociétaires pour payer les salaires et les factures de ses fournisseurs. Mais fin septembre, elle n'avait réuni que 383.500 euros, la contraignant à ouvrir une procédure collective devant le tribunal de commerce, compte tenu de son manque de fonds.
Soutenez le premier train citoyen, en devenant sociétaire de la coopérative Railcoop. Nous avons besoin de vous maintenant pour que notre première ligne entre Lyon et Bordeaux ait une chance de voir le jour l'année prochaine.
— Railcoop (@Railcoop_SCIC) September 29, 2023
Les explications sont ici : https://t.co/mSUOkqFVfS pic.twitter.com/NFAO6w998L
En redressement judiciaire depuis octobre
Railcoop avait été placée en redressement judiciaire à la mi-octobre, ce qui ouvrait un délai de six mois pour trouver des capitaux afin de garantir la poursuite de son activité. La coopérative avait en particulier prévu de céder deux rames - rachetées d'occasion à la région Auvergne-Rhône-Alpes -, stockées par la société ACC M, spécialiste de la restauration de matériels ferroviaires, sur son site de Clermont-Ferrand, a-t-elle expliqué mercredi.
Une dette de 880 000€
ACC M "nous réclamait 880.000 euros de frais de garage, en sus des 350.000 euros déjà payés pour la réalisation de l'audit des rames (qui n'a pas été terminé)", a affirmé Railcoop.
Dans ce contentieux, le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand "vient de (...) donner raison le 21 mars" à ACC M. "Par cette décision, le tribunal nous empêche de procéder à la vente des deux rames (qui était signée), nous coupe toute source de financement de court terme, et nous fait porter une nouvelle dette, insoutenable", a remarqué Railcoop. "Cette décision de justice incompréhensible scelle le sort de Railcoop. (...) C'est avec le plus grand regret que nous vous adressons ce message, après des mois passés ensemble à se battre, pour éviter la fin de notre belle aventure collective", a conclu la coopérative.