Train : La défense de la ligne POLT continue de mobiliser élus et acteurs économiques

Elus et représentants du monde économique se sont rassemblés ce mardi 17 janvier dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Indre, à Châteauroux. La réunion avait pour but d’interpeller l’État et la SNCF au sujet de la ligne POLT, et de réclamer sa réhabilitation en tant qu’infrastructure de premier plan.

Tout est parti d’un courrier. Celui de Benoit Coquart, directeur général de Legrand, qui s’adressait au directeur de la SNCF début décembre 2022. Il y menaçait de délaisser son implantation limousine pour installer son centre décisionnaire à Paris, si les conditions de voyage entre Limoges et la capitale ne s’amélioraient pas. Depuis, le monde politique et économique se mobilise pour dénoncer l’état de la ligne POLT et réclamer des mesures immédiates pour améliorer cet axe ferroviaire.

Les entreprises en première ligne

Pour faire suite au rassemblement de 200 personnes en gare des Bénédictins le 12 décembre dernier, ils étaient une cinquantaine ce mercredi à échanger sur le sujet.

"Nous devons nous mobiliser ensemble pour obtenir autre chose que du mépris de la SNCF. Rappelons que deux entreprises du CAC 40 installées en province sont maltraitées par la SNCF (Legrand et Michelin, ndlr)."

Pierre Massy, président de la CCI de la Haute-Vienne

Parmi eux, Pierre Massy était l’un des premiers à prendre la parole et il a rappelé les enjeux liés à l’économie locale : "Nos entreprises s’interrogent sur leur capacité à rester sur le territoire. Nos collaborateurs qui sont amenés à voyager sur cette ligne sont en difficultés."

Côté élus, "L’union sacrée"

Pour les élus présents, cette réunion représente aussi l’occasion d’afficher une "union sacrée" face à l’urgence de la situation.

" Les politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, ont toujours cédé aux technocrates de la SNCF. Il faut que nous ayons une position politique commune. "

Emile-Roger Lombertie, maire de Limoges (LR)

D’ailleurs, à l’initiative de Jean-Claude Leblois (PS), président du Conseil départemental de la Haute-Vienne, plusieurs présidentes et présidents de conseils départementaux ont envoyé la semaine dernière un courrier à la Première Ministre, Elisabeth Borne, pour l’alerter sur la situation et lui demander une entrevue.

Cette lettre a été signée notamment par Pascal Coste (LR), président du Conseil départemental de la Corrèze, qui dénonce le déclassement et le délaissement des territoires de la diagonale du vide par le gouvernement.

" Macron s’est permis de nous expliquer que la solution c’était le RER métropolitain. Ça résume bien ce que fait la technocratie française ces dernières années : métropoliser la France "

Pascal Coste, président du Conseil départemental de la Corrèze

Pierre Massy abonde : "nos entreprises ne tiendront pas éternellement, elles ont besoin de ces transports. Le train est un élément majeur quand on est dans le centre de la France. Nous sommes la France des méprisés. J’espère que le gouvernement réagira."

Des réactions immédiates attendues

Au cours de cette réunion, les élus et représentants du monde économique ont détaillé ce qu’ils attendent de l’Etat et de la SNCF : une enveloppe plus conséquente que les 2,8 milliards prévus pour les investissements d’ici 2027, une accélération de la rénovation de la ligne avec un calendrier précis et l’obtention de rames en quantités suffisantes pour assurer la liaison depuis et vers Paris.

Les élus se sont engagés à poursuivre cette mobilisation et Pascal Coste a émis le souhait que les salariés des entreprises concernées réagissent aussi : "Il y a urgence. On est devant une opération vérité. Il faut savoir si on est capables de se mobiliser jusqu’au bout. Est-ce que les entreprises qui ont besoin du train sont capables de mobiliser leurs salariés une journée pour avoir une ligne digne de ce nom ?"

Pour le président du Conseil départemental de la Corrèze, l'option d'une manifestation d'ampleur, à Paris, est sur la table. Il a même proposé un lieu pour manifester : le Palais de l'Elysée !

En gare, de nouveaux trains supprimés d’ici fin février

De leur côté, les usagers de la ligne POLT, devront rapidement se passer de certains trains. La SNCF vient de communiquer au sujet de la suppression de 46 voyages Intercités entre le 23 janvier et le 28 février pour procéder à "des travaux de renouvellement du ballast et de modernisation des appareils de voie entre Vierzon et Les Aubrais."

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