Les cimetières, dernières demeures et éternels lieux de repos, renferment parfois de curieuses sépultures. C'est le cas en Limousin. Rite funéraire, tombes remarquables et grandes personnalités, on vous propose de découvrir quelques originalités en ce 1ᵉʳ novembre.
Au-delà de l'aspect sentimental et émotionnel du lieu, les cimetières sont des lieux de cultures et d'histoire qui se visitent. Se promener dans les allées du Père Lachaise à Paris, ou dans celles du cimetière de Louyat à Limoges, c'est aussi prêter attention aux tombes.
Partons dans le nord de la Creuse pour découvrir une tradition étonnante...
Accompagner dans l'Au-delà
Dans ce département, les morts sont enterrés avec leurs bols. C'est le rite funéraire de l'écuelle du mort.
Ces bols sont posés sur les tombes, pour recevoir l’eau bénite, mais cette tradition provient d'un rite plus ancien. Dans l'Antiquité, cet objet du quotidien permet au défunt de se nourrir dans l’éternité.
Le bol est retourné pour des questions pratiques afin d'éviter que l’eau de pluie ne gèle et brise le bol. Il est possible d'apercevoir aussi des auvents de zinc ou de verre typiques du nord de la Creuse.
Ils protègent les objets funéraires des aléas du temps et ils sont moins chers qu’une chapelle.
Lanterne des morts
Certains cimetières abritent une lanterne des morts. Il n'en reste que vingt-deux en Limousin. Son fonctionnement est simple : il fallait monter une lanterne grâce à une poulie. Toutefois, sa fonction, demeure inconnue. Il existe plusieurs hypothèses : la lumière servait à accompagner les morts, informer les vivants ou pour guider les pèlerins.
À lire aussi : À la découverte de sépultures originales dans les cimetières corréziens
Hommage à une carrière... sans modération
Il y a aussi des sépultures qui méritent le détour. La première est à Rochechouart, en Haute-Vienne. Léonce Chabernaud, négociant en vin, s’est fait construire une tombe en forme de tonneau sur rails.
L'impératrice... et les indigents
Dans le même département, à Chabrignac, repose l'impératrice Nam Phuong du Grand Sud, qui a vécu cinq ans dans la commune avant son décès. Sur sa tombe est gravée l'inscription Ci Git.
À Clugnat, dans la Creuse, se trouve la dernière demeure d’un homme généreux. Adrien Vernet, peintre et philosophe, mort en 1912. Il s’est choisi une tombe assez vaste pour accueillir à ses côtés tous les indigents.
Décor de cinéma
Enfin, le cimetière de Louyat, à Limoges, a été le décor et l'inspiration du film Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau, en 1998. Ce cimetière figurerait parmi les plus grands d’Europe avec celui du Père-Lachaise, à Paris.
Enfin, à Sarroux, en Corrèze, on peut observer la tombe de Léon Charbonnel sur laquelle a été sculptée une vache Salers et un chien guide de troupeau.