C'est un service méconnu du CHU de Limoges, qui a pourtant un rôle essentiel : l'unité d'appareillage. Elle conçoit et fabrique des prothèses pour les amputés, mais aussi des corsets pour les patients qui en ont besoin. Un travail à la fois technique et humain.
L’unité d’appareillage du CHU de Limoges vient régulièrement en aide à des patients qui ont perdu un membre. Le jour de notre reportage, elle reçoit la visite d’un homme qui a été amputé d'une jambe sous le genou, à cause d'un diabète.
Avant de créer une prothèse, il faut prendre une emprunte du moignon, pour fabriquer une emboîture. Toutes sont uniques.
Catherine Peron, orthoprothésiste au CHU de Limoges, explique : "Si la prothèse n’est pas adaptée, il risque d’y avoir des douleurs, des blessures… Il faut que l’on soit au plus près de la morphologie du patient."
C’est un moment important pour le patient, qui vient de vivre des heures difficiles, et qui espère remarcher.
Entre bricolage et haute technologie
Dans l'atelier, l'ambiance est assez étonnante. Les outils de bricolage côtoient des appareillages beaucoup plus technologiques.
Du thermoformage au réglage de précision, il faut pouvoir construire toutes sortes d'équipements. Alors les orthoprothésistes se transforment en véritables artisans, avec un travail toujours soigné.
Frédéric Cousin, ouvrier spécialisé, nous confie : "Il faut caresser, bien regarder s’il n’y a pas quelque chose qui peut blesser. Moi, je fais toujours un appareil comme si c’était moi qui allais le porter."
Suivi quotidien
L'équipe peut ainsi fournir un premier équipement rapidement après une amputation. Tous les hôpitaux ne disposent pas d'un tel service qui présente pourtant de réels avantages.
Virginie Perez, orthoprothésiste, raconte : "On peut suivre le patient au jour le jour. S’il y a un souci, les kinés ou les infirmières nous appellent."
Urgences
L'unité d'appareillage se déplace aussi beaucoup dans les services du CHU. Après un accident, l'équipe doit intervenir rapidement auprès des victimes pour éviter par exemple qu'une fracture de vertèbre ne s'aggrave. Ce jour-là, une minerve est posée à une femme âgée qui est tombée à son domicile.
Elle est stressée, et les orthoprothésistes se transforment en psychologues : "On essaye de leur parler, de leur demander ce qu’ils font dans la vie, leur parler d’autre chose, pour les détendre un peu."
Des couloirs du CHU jusqu'à l'atelier, l'équipe de l'unité d'appareillage forme aussi de nombreux stagiaires à cette discipline méconnue et essentielle, car malgré les évolutions technologiques, l'humanité reste au cœur de leur mission.