Ce 4 janvier 2021, les étudiants considérés comme fragiles auraient dû faire leur retour dans les amphis de l’université de Limoges, selon une directive ministérielle du 19 décembre 2020. Il faudra cependant 10 à 15 jours pour que celle-ci soit appliquée.
Les 17 000 étudiants qui étudient en Limousin commencent à trouver le temps long, à l’image de Jordan Gamaire, en master 2 de sociologie : “Quand on voit que les collèges et lycées ont été rouverts, on se demande pourquoi on ne peut pas revenir suivre nos cours normalement”
Selon François Avisseau, doyen de la faculté de lettres, “aucun cas de contamination à la Covid 19 n’a été constaté dans les murs”. Il ne cache pas son impatience et son incompréhension, face à “un gouvernement qui semble avoir oublié les universités”. Il craint un décrochage massif de ses étudiants
Je demande le droit pour nos étudiants de continuer leurs études, sinon ils vont à la catastrophe. Ou alors qu’on nous explique les raisons objectives qui nous empêchent de fonctionner.
Jordan Gamaire renchérit en nous indiquant que les cours en distanciel lui pèsent : “C’est une habitude qu’on n'arrive pas à prendre. L’adaptation doit être d'autant plus compliquée pour les étudiants de 1ère année qui sortent du lycée et on l’habitude d’être très encadrés.”
Une directive très tardive
Il était prévu qu’après le second confinement, les étudiants de 1ère année retournent en cours le 20 janvier 2021 pour une réouverture en demie-jauge. Tous les autres auraient dû reprendre en présentiel le 8 février.
Mais le 19 décembre 2020, le ministère de l’enseignement supérieur a envoyé une nouvelle directive à l’ensemble des présidents d’université. Celle-ci autorise une reprise possible pour les publics dits prioritaires à partir du 4 janvier par petits groupes de 10
Un texte impossible à appliquer pour Chrystèle Hoscar, directrice générale des services de l’université de Limoges.
Vous vous doutez bien qu’entre le 20 décembre et aujourdhui, il était impossible de mettre cela en place. Ce matin, lors d’une réunion avec tous les présidents d’université, nous avons convenu que 10 à 15 jours seraient nécessaires.
Chrystèle Hoscar va encore plus loin. Le ministère n’aurait donné aucune définition des publics prioritaires et fragiles ciblés par la directive : “à nous de déterminer dans chaque université et en fonction du contexte qui peut reprendre. Ce seront probablement les 1ères années, les étudiants étrangers ou en situation de handicap”
Tests antigéniques
Pour que le retour à l’université puisse se faire sereinement, des tests antigéniques pourraient être disponibles pour les étudiants. La décision pourrait être prise d'ici lundi prochain.