La vannerie, un art autrefois populaire et désormais confidentiel. En France, ils étaient des milliers au siècle dernier, ils ne sont plus que 250. En Haute-Vienne, ils sont 3 à exercer ce métier.
L'hiver c'est le moment de la récolte pour Emmanuel Puybonnieux, dans son oseraie à Aixe-sur-Vienne, il cultive seul 50 000 pieds d'osier naturel. En Limousin, ils ne sont plus que 3 maîtres vannier à cultiver leur propre osier. Une profession qui fait partie des 281 "métiers d'art" recensés par l'institut national des métiers d'art.
"Si on cultive pas notre osier on a plus les moyens d'en acheter. L’osier est devenu rare et cher, l'avantage de le cultiver, c’est qu’on a plus de choix quant aux dimensions et aux couleurs"
A côté des objets traditionnels de vannerie, dont les paniers, Emmanuel Puybonnieux travaille également l'osier vivant. Des sculptures végétales qui poussent et évoluent dans le temps. En gagnant des prix et des concours, ce maître Vannier s'est fait connaître des municipalités, mais c’est auprès des particuliers qu’il a du mal à valoriser son savoir-faire.
"La vraie vannerie a toujours été un peu onéreuse, je pense à ces paniers rustiques qu’avaient nos grands-mères, c’étaient pas des paniers donnés. Le panier à bois, où je passe une demi-journée dessus, je le vends 100 euros, c'est pas onéreux. Mais les clients ont pris l’habitude d’acheter des paniers à bois en jardinerie à 25 euros, à ce prix-là ça sert 2 fois, une 1ere fois pour transporter le bois, et la 2eme pour allumer le feu !"
Pendant les fêtes l’artisan-créateur-cultivateur a installé ses productions dans une boutique éphémère de Limoges. Il veut faire connaître son travail et remettre au goût du jour la fabrication des objets tressés en tiges végétales. Ce savoir-faire millénaire était connu des égyptiens, des gaulois et des celtes. Aujourd'hui, il se perd. Il n'y a que 250 maîtres vanniers en France, contre plusieurs dizaines de milliers le siècle dernier.