Après une chirurgie, 30% des patientes souffrent de douleurs dites "neuropathiques". Cette conséquence du cancer du sein peut et doit être accompagnée. Les soins existent, mais sont encore peu développés en France. Exemple d'une prise en charge spécialisée à la polyclinique de Limoges. Première publication le 22 mai 2023.
Nelly Vincent vient de traverser une épreuve marquante. Cette femme a subi deux cancers du sein, traités par deux chirurgies. Les opérations ont été suivies d’un effet inattendu : d’importantes douleurs sont rapidement apparues.
Ce sont comme des brûlures, qui se diffusent aussi le long du bras. Porter des choses, c'est compliqué. J'ai aussi des démangeaisons.
Nelly Vincent, patiente
30% des patientes sont touchées
Pour ses douleurs, Nelly Vincent a été prise en charge à la Polyclinique de Limoges par une algologue, un médecin spécialiste de la douleur.
Quand une terminaison nerveuse proche de la peau est abîmée ou sectionnée, elle peut provoquer des douleurs neuropathiques. 30% des patientes opérées du sein sont touchées, et elles ne sont pas toujours accompagnées.
Souvent, dans le cadre du cancer, les gens se disent : j'ai survécu, j'ai de la chance. Si je ne sens plus bien mes mains ou mes pieds, ou que mes cicatrices restent douloureuses, tant pis pour moi. Alors qu'en fait, il ne faut pas rester avec. On peut le traiter.
Dr Gaëlle Martiné, algologue à la Polyclinique de Limoges
Pour calmer les douleurs, le Dr Martiné applique sur les zones sensibles un patch de capsaïcine, un soin à base de piment qui va activer les terminaisons nerveuses pour les réparer.
Trois ans après son premier cancer au sein droit, Nelly Vincent estime que cette prise en charge a permis de réduire ses douleurs de 80%.
Ces soins sont encore peu développés en France. Pourtant, les spécialistes du cancer sont demandeurs pour leurs patients.
Déjà, ils viennent toutes les semaines à la clinique, on leur fait des traitements qui sont lourds, ils perdent leurs cheveux, les globules baissent etc... Si on peut essayer de corriger des choses, c'est pas mal.
Dr Dominique Genet, oncologue à la Polyclinique de Limoges
En témoignant, Nelly Vincent espère que d’autres patientes pourront, à leur tour, demander de l’aide.