À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, coup de projecteur sur un problème de société : le sexisme, qui continue de progresser en France. Comment sensibiliser les plus jeunes à cette discrimination ? Nous avons suivi un atelier d'éducation à l'égalité homme-femme dans un collège.
Ce jour-là, Evelyne Sagnet intervient dans une classe de 3e du collège de Couzeix. Elle lance, à la volée : "Qu'est-ce que le sexisme, les amis ?"
Une des jeunes filles répond : "Y'a des garçons qui disent : les femmes, c'est à la cuisine. C'est des blagues, mais ça peut être aussi un peu énervant". L'un de ses camarades rajoute : "Y'en a qui frappent les femmes, car ils se croient supérieurs aux femmes".
Le débat est lancé.
Un sexisme toujours présent
Avec la vague MeToo, on aurait pu croire que le sexisme diminuerait, en France et ailleurs. Ce n'est pas le cas. Selon le rapport du Haut Conseil à l’Égalité publié le 23 janvier 2023, la situation est même « alarmante ». Les violences conjugales ont augmenté de 20 % en France. Dans notre pays, un homme tue une femme tous les trois jours.
Evelyne intervient sur les discriminations depuis 7 ans, elle trouve que le phénomène s'amplifie. Comment l’expliquer ? Religions, réseaux sociaux, pornographie... Mais pas seulement, selon elle : "Le sexisme, les discriminations, ça augmente en fonction de la situation politique d'un pays. Plus le pays se rapproche de l'extrême-droite, plus les discriminations sont flagrantes et verbalisées".
Insidieux, dès le plus jeune âge
Carole Caniglia est référente égalité au collège de Couzeix. Avec un groupe d'élèves, elle a mis en place des ateliers réguliers pour parler de ces thématiques. Elle constate que le sexisme est très présent à l'adolescence : "Les insultes dans la cour sont souvent à caractère sexiste envers les filles. On a du sexisme également par le harcèlement malheureusement, le consentement..."
Souvent Invisible, le sexisme s’immisce en chacun de nous dès le plus jeune âge. Les filles se considèreraient même moins brillantes que les garçons dès l’âge de 6 ans. Et tout le monde a sa part de responsabilité. "Dans l'Éducation Nationale, on s'est rendu compte que les filles sont très peu orientées vers les matières scientifiques, alors qu'elles ont des résultats équivalents, voire meilleurs", constate Carole Caniglia.
Précieuses pour semer les graines de l'égalité, ces interventions sont pourtant trop peu nombreuses. Un élève devrait pouvoir être sensibilisé à ces sujets au cours de trois heures par an. Mais en moyenne, il n’en a que deux dans toute sa scolarité...