L’Université de Limoges est la seule organisation française membre du centre international d’excellence en cybersécurité depuis juin 2021. En 1986, elle est la première faculté française à proposer un Master en cryptographie et sécurité de l’information. Alors que les cyberattaques se multiplient, quelle formation suivent ces étudiants pour les contrer ?
Cryptis. C'est le nom du Master que suivent une centaine d'étudiants à l'Université des sciences et techniques de Limoges. Ces futurs experts en cybersécurité reçoivent des cours d'informatique, de mathématiques... et de cryptographie, technique qui permet de chiffrer des informations, comme un mot de passe, afin d'en assurer la confidentialité entre l'émetteur et le destinataire.
"Chaque jour, il y a beaucoup d’attaques sur les entreprises, sur les ministères du gouvernement et notre but, c'est de les protéger et de trouver les failles, les vulnérabilités", explique Mohammed, étudiant de 22 ans en Master 1 Cryptis.
"Il faut savoir pirater pour défendre"
Ces jeunes choisissent des spécialités : "Certains s’orientent vers le défensif, d'autres vers l’offensif. Mais la base reste la même, il faut savoir coder et pirater pour pouvoir défendre par la suite", nous déclare Badr, 28 ans.
Cette formation est l’une des plus anciennes et elle se trouve à Limoges : en 1986, l'Université est la première faculté française à proposer un Master en cryptographie et sécurité de l’information.
Depuis juin 2021, l’Université de Limoges est également la seule organisation française membre du centre international d’excellence en cybersécurité. Car la cybercriminalité n’a jamais autant été d’actualité.
On a des schémas de cryptographie qui permettent de protéger, assurer la sécurité des communications et du paiement en ligne par exemple. Il faut se mettre à jour puisqu'il faut créer de nouveaux algorithmes qui permettent de résister à ces nouvelles menaces.
Philippe Gaborit, enseignant chercheur - équipe de recherche Cryptis
Dans un laboratoire situé sur le même campus, étudiants et enseignants-chercheurs reproduisent des cyberattaques pour les analyser et apprendre à les contrer, comme l'interception du réseau téléphonique à des fins d'arnaques.
"Vous recevez peut-être de temps en temps des faux SMS, des messages vous disant que vous avez pris une amende et que vous devez payer sur un site… Et souvent, c'est quand vous passez à des endroits particuliers, il y a des gens qui déploient ce genre de système", regrette Damien Sauveron, enseignant chercheur et responsable de l’équipe de recherche Create.
Dans notre métier il faut toujours s'adapter aux menaces. Il y a eu beaucoup de télétravail et donc beaucoup plus d'incidents sur des entreprises, beaucoup plus d'attaques.
Maria-Christina Onete, enseignante chercheuse et co-responsable de l’équipe de recherche Cryptis
Et le taux d’insertion des étudiants à l’issue de ce Master parle de lui-même : 90 à 95% trouvent un emploi dans les six mois. En début de carrière, la rémunération s’élève de 37 000 à 42 000€ bruts annuels.
Un reportage à découvrir dans l'édition du 18 h 30 en Nouvelle-Aquitaine le 27 avril prochain.