Où en est le projet de création d'une cinquième école vétérinaire française à Limoges ? L'État, qui doit participer au financement de cet établissement, n'a pas encore tranché. On fait le point.
Ils la veulent et l'attendent avec impatience. Une cinquième école vétérinaire en France et en Limousin. Il en va de l'avenir de la filière élevage de notre région.
"On voit couramment de jeunes vétérinaires arriver ici en remplacement, qui n'ont vu que des vaches en théorie, qui ne savent ni faire un vêlage, ni une opération de césarienne ou autre sur une vache, expose Frédéric Lascaux, éleveur à Magnac-Bourg (87) et porte-parole de la Confédération paysanne Nouvelle-Aquitaine. Ce que l'on voudrait, c'est une école implantée sur le territoire où il y a des vaches, des brebis, des chèvres et des poulets. Qu'ils s'entraînent là-dessus et qu'ils soient des vétérinaires qui restent ici après, pour travailler avec nous."
De nombreux étudiants formés à l'étranger
Actuellement, plus de la moitié des étudiants diplômés vont se former hors de France, en Belgique, Espagne, Roumanie. Un problème pour Christian Dauphin, vétérinaire à Bellac :
"Cela pose un problème de souveraineté, indique Christian Dauphin. À un moment, il va falloir se décider à former des vétos et on sait qu'à Limoges, il y a des pôles de compétences avec le CHU, avec la technopole Ester qui permettraient de développer autre chose que de la médecine vétérinaire pure, mais aussi la médecine généralisée."
L'idée de ce projet, c'est vraiment de développer un réseau avec tous les acteurs concernés : CHU, Faculté de Pharmacie... Ce projet de cinquième école est donc soutenu par l'Université de Limoges, mais évidemment aussi par la profession qui attend une vraie politique de territoire.
Un exemple qui fonctionne : à Bellac, la clinique vétérinaire voit toutes les disciplines, à la ville comme à la campagne. Des élèves qui veulent rester, elle en trouve. Preuve que des jeunes sont susceptibles de rester en zone rurale si on leur présente un projet dans lequel ils peuvent s'épanouir.
"On pourrait imaginer que cette école vétérinaire de Limoges puisse servir de support à quelque chose que l'on pourrait qualifier de compagnonnage, abonde Pierre Autef, vétérinaire. Des étudiants en dernière année d'école vétérinaire, à l'instar de ce qui se fait avec le tutora actuellement, pourraient faire trois séquences de six semaines."
La crainte que cette école vétérinaire ne voit jamais le jour à Limoges, a fait réagir le maire de la ville, Émile Roger Lombertie :
Les auditions sont en cours au ministère de l'Agriculture pour que l'État juge de la pertinence de son investissement.
"Il faut qu'il sache combien il va investir et combien cela peut rapporter à l'économie d'avoir encore des vétérinaires formés dans une école publique française qui iront travailler au plus près des territoires.", précise Claire Jaquinet, conseillère régionale et vétérinaire.
À l'occasion du salon Tech-Ovin de Bellac, le président de région Alain Rousset est revenu sur ce projet. La Région y croit, le rapport du ministère est attendu pour la fin de l'année 2023.
Voici la réaction du président socialiste dans notre édition d'ICI 12/13 en Limousin ce mercredi 13 septembre. Selon lui, le projet va aboutir d'ici à trois ou quatre ans :