C’est un sujet qui préoccupe de plus en plus : le rapport des enfants aux écrans. Un lycéen sur cinq serait connecté en permanence, et les 2/3 des 8-18 ans seraient déjà inscrits à, au moins, un réseau social. Face aux risques de décrochage scolaire, voire dans les pires cas, d’addiction, un programme de réussite éducative propose une sensibilisation dans les écoles de Limoges.
Call of Duty pour les jeux vidéos, YouTube, TikTok ou Snapchat pour les réseaux sociaux, ou même l’ultra-violente série Squid Game, pourtant interdite au moins de 16 ans !
Autant de jeux, d’applications ou de programmes que des enfants de CM1 et CM2 d’une école de Limoges connaissent plus que par ouï-dire, alors que, pour la plupart, ils devraient leur être encore inconnus.
C’est pour cette raison que la Ligue de l’Enseignement-Fédération des Œuvres Laïques de la Haute-Vienne a lancé un programme de réussite éducative dans les écoles de Limoges, pour apprendre aux enfants à mieux gérer leurs rapports aux écrans.
Cela, grâce à une dizaine d’ateliers, où les jeunes sont amenés à échanger librement sur le temps d'écrans, le rapport à l'image, ou encore sur les risques des réseaux sociaux.
Sur Internet, il y a des trucs de bien et de pas bien, il y a des trucs de notre âge et pas de notre âge.
élève de CM2
On peut se faire aussi harceler des fois. Cela s’est déjà passé pour des personnes que je connais, et je ne veux absolument pas subir ça, du tout !
Élève de CM 2
L’objectif est surtout de leur apprendre à se poser des questions.
Déconstruire, c’est aussi se dire : quelle est notre propre utilisation, est-ce qu’on y est contraint, est-ce qu’on le fait par habitude, qu’est-ce qu’on regarde, pourquoi on regarde, et donc peut-être raisonner cette utilisation.
Thibaud Genet, ligue de l’enseignement FOL 87
Une initiative d’autant plus nécessaire que, et d’une, le phénomène a été considérablement amplifié depuis la crise sanitaire et les confinements, et de deux, la moyenne d’âge de ces "consommateurs" ne cesse de chuter.
On voit de plus en plus d’enfants qui ont des troubles du comportement, des changements dans leur quotidien, des difficultés au niveau de leurs apprentissages.
Sylvie Mounier, coordinatrice Programme de Réussite Educative de Limoges
Il y a une augmentation qui est générale, il y a de plus en plus de jeunes qui sont présents sur les réseaux sociaux, et de plus en plus jeunes dans leur adolescence. C’est-à-dire qu’on a une baisse de l’âge moyen sur les réseaux sociaux.
Thierry Berthier, maître de conférences à l’Université de Limoges