Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, les hommages se poursuivent dans les établissements scolaires ce lundi 17 octobre. Pour aller plus loin que le simple recueillement en mémoire du professeur d’histoire-géo, certains enseignants proposent de nourrir la réflexion et les échanges autour de la laïcité et des valeurs de la République.
Une colombe porte un stylo dans son bec et survole une salle de classe. Tout autour, la Nation se recueille en hommage au professeur assassiné. C’est ce que l’on peut voir sur un dessin de Plantu choisi par Claude Mazeau, professeur des écoles à l’école Edouard Herriot. L’enseignant a choisi ce support pour sa classe de CM1. Il propose à ses élèves d’écrire les mots que leur évoque le dessin.
« C’était intéressant, ça parlait de la laïcité. (…) Même s’il y a des religions qui ne sont pas pareils, il faut vivre ensemble et apprendre à se connaître. »
Côme Vauglin-Marcou, élève de CM1
« Ce cours nous a appris qu’il faut vivre en harmonie, que la laïcité sépare l’Etat et la religion. »
Athéna Jonard, élève de CM1
Ce travail sur la notion de laïcité permet au maître d’école d’évoquer l’assassinat de Samuel Paty en délicatesse.
« Il fallait sortir du contexte pour rester dans un cadre général et rappeler les règles qui s’appliquent en dehors de l’école et dans l’école »
Claude Mazeau, professeur des écoles
D’ailleurs, de cette leçon un peu particulière, Dilara, 9 ans, retient ce message universel : « On a le droit de dire ce qu’on pense, et il ne faut pas juger les autres. »
Après la pédagogie, l’émotion : à 10 heures, les élèves se réunissent dans la cour de récréation et observent une minute de silence.
« C'est un moyen d'apprendre la laïcité, de se le rappeler chaque jour, que c'est extrêmement important que l'on fasse cet hommage et puis c'est un moment très solennel aussi, les enfants ont vécu la chose avec beaucoup d'émotion »
Carole Drucker-Godart, rectrice de l'Académie de Limoges
Depuis vendredi, des hommages se sont déroulés partout en France, à l’appréciation des établissements scolaires, où la mémoire de Samuel Paty reste particulièrement vivace, deux après son assassinat.