Inflation, coûts de l'énergie et concurrence avec le secteur privé frappent les finances des maisons de retraite de plein fouet. Le 27 juillet dernier, l'État a débloqué une aide d'urgence de 100 millions d'euros pour limiter le reste à charge des Ehpad publics. Mais cela ne sera pas suffisant...
Dans la résidence du Parc à Nexon, les soins accordés à nos aînés commencent à avoir un coût difficile à gérer pour les finances de l'établissement, à tel point que l'EHPAD haut-viennois public connaît des années de plus en plus difficiles.
Après calcul du budget prévisionnel de l'année, le résultat est net : un déficit estimé à 116 000 euros sur un budget global de 3,4 millions d'euros.
Inflation et hausses plurielles
Selon le directeur de cette maison de retraite, Pierre-Jean Menou, l'inflation et la hausse des coûts de l'énergie sont responsables de cette situation :
La spirale inflationniste avec la hausse des coûts de l'alimentation et les coûts de l'énergie qui sont venus s'ajouter, c'est impossible à gérer.
Pierre-Jean Menou, directeur de l'EHPAD public de Nexonà France 3 Limousin
Le directeur poursuit : "On ne connaît pas réellement les bénéfices attendus du bouclier tarifaire". En cause également, les hausses de salaires des soignants prévues par le Ségur de la Santé en 2021. Au total, 1,5 million de professionnels des établissements de santé, notamment au sein des Ehpad, ont bénéficié d'une augmentation de 183 euros nets par mois.
À cela s'ajouterait une différence de considération entre les établissements publics et privés. Selon le directeur, ceux du secteur privé seraient mieux lotis concernant les charges et l'évolution de leurs tarifs. De plus, leur nombre ne cesse d'augmenter : "En 2019, ils étaient 19%, aujourd'hui, ils constituent entre 26% de l'offre de places."
Une situation devenue banale
Les tarifs, en partie fixés par l'État, ne suivent pas la hausse des différents coûts. Selon Véronique Demaison, directrice et déléguée territoriale de la Fédération Hospitalière de France, c'est tout "le système actuel qui n'est pas viable."
La directrice souhaite que des décisions soient prises pour toute la filière. "Il y a toute une réflexion à mener par nos autorités en concertation avec nos fédérations. Il faut trouver des solutions viables qui permettent aux établissements de survivre."
Malgré le fonds d'urgence mis en place par l'État pour endiguer les cessations de paiements, les EHPAD et maisons de retraite du Limousin sont dans le rouge.