VIDÉO. « Touche pas à mon EPHAD » : 200 personnes rassemblées contre la possible fermeture de la maison de retraite de la Courtine

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L'avenir de l'EHPAD Le Chabanou sera tranché le 11 septembre prochain lors d'une réunion en présence de l'Agence régionale de santé. ©Frédéric Cano / Pascal Coussy - France Télévisions

Un rassemblement à La Courtine en Creuse a mobilisé deux cents personnes contre la possible fermeture de l'EHPAD Le Chabanou. Gérée par le centre hospitalier d'Aubusson depuis dix ans, la maison de retraite présente un déficit de fonctionnement de plus de deux millions d'euros.

« Touche pas à mon EPHAD », « Non à la fermeture du Chabanou », « EHPAD en danger », tels sont slogans que l’on pouvait lire à l’arrière des t-shirts portés par le personnel et les proches des résidents de l’EHPAD de La Courtine sur le plateau de Millevaches.

Parmi eux, Dominique Pasquet, fille d’une résidente âgée de 92 ans, très remontée « C’est un EHPAD extraordinaire avec un personnel on ne peut plus compétent. Pour des raisons incompréhensibles, on veut expédier nos personnes âgées n’importe où, n’importe comment, comme des petits pois. On s’en fiche, on ne les respecte pas, alors qu’ils sont bien là. »

Dans le cortège qui s’est élancé de la mairie de La Courtine pour se rendre devant les portes de l’EHPAD, le Dr Thierry Quesnel, médecin généraliste de la structure. L’hypothèse d’un déplacement de ses patients dans l’un des deux EHPAD d’Aubusson le préoccupe fortement.

"L’EHPAD Saint-Jean est dans un état de délabrement avancé et l’EHPAD du Mont est d’une vétusté reconnue. Donc, on va transférer, du jour au lendemain, ces résidents d’un établissement de petite taille, où ils sont pris en charge largement correctement, avec les plus grands soins possibles, dans un établissement à quarante kilomètres d’ici, loin de leur famille, où ils seront totalement perdus."

« Maltraitance institutionnelle »

Une partie des résidents souffre de troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer, d’autres sont atteints de démence. L’EHPAD du Chabanou dispose d’une unité fermée adaptée, absente des deux structures aubussonnaises.

 

Des gens que l’on transfère comme ça, les troubles cognitifs s’aggravent dans les semaines ou les mois qui suivent et cela finit par des décès immanquablement. Si ça devait arriver, on pourra parler de maltraitance. Une maltraitance institutionnelle.

Dr Thierry Quesnel, médecin généraliste

à France 3 Limousin

 

Pour le maire de la commune, Jean-Marc Michelon, cette fermeture signerait la mort du service public en milieu rural. "Je comprends qu’ils aient besoin de faire des investissements sur Aubusson, mais ça ne peut pas être en fermant une structure neuve avec des chambres appropriées pour les personnes malades."

Déficit structurel 

L’EHPAD de La Courtine est rattaché au centre hospitalier d’Aubusson. Selon Michel Moine, qui a récemment quitté sa fonction de maire, mais qui demeure président du conseil de surveillance de l’hôpital, la gestion de cet établissement plombe les finances de l’ensemble de la structure. Le déficit avoisinerait les 2,3 millions d’euros depuis son ouverture en 2013. Aujourd’hui, il lance un ultimatum aux autorités.

"Nous ne voulons pas particulièrement la fermeture de cet établissement, mais il faut que soit le propriétaire, c’est-à-dire la communauté de communes, soit le département, soit l’ARS, soit les trois ensemble, nous apportent une solution pour soulager les finances du centre hospitalier qui supporte aujourd’hui, à lui seul, les 230 000 euros annuels de déficit de fonctionnement."

L'avenir de l'EHPAD Le Chabanou sera tranché le 11 septembre prochain lors d'une réunion en présence de l’Agence régionale de santé, seul acteur à pouvoir décider de la fermeture du site.

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