VIDÉO. "Justice au rabais" : les raisons de la grève des greffiers

durée de la vidéo : 00h00mn18s
Une cinquantaine de greffiers ont pris place devant la cité judiciaire de Limoges avant de défiler jusqu'à la préfecture.
Une cinquantaine de greffiers ont pris place devant la cité judiciaire de Limoges avant de défiler jusqu'à la préfecture. ©France Télévisions

À Limoges, une cinquantaine de greffiers, rejoints par des avocats et le bâtonnier Richard Doudet ont manifesté leur colère devant la cité judiciaire, ce lundi 03 juillet 2023. Les greffiers dénoncent le manque de reconnaissance de leur profession et réclament une revalorisation de leur salaire.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Neuf heures du matin. Une cinquantaine de robes noires de greffier·e·s prennent place devant la cité judiciaire de Limoges. Pas d'audience au programme, mais une manifestation dans les rues de Limoges pour rejoindre la préfecture.

Les fonctionnaires réclament une revalorisation "significative" de leurs salaires et pointent du doigt la dévalorisation de leur profession aux yeux de l'État.

On subit les différentes réformes de la justice depuis plus d'une décennie. Ces réformes ont considérablement alourdi notre charge de travail et complexifié nos missions, sans moyens supplémentaires. 

Maxime Villecheze, greffier des services judiciaire dans le cortège

à France 3 Limousin

Budget de la Justice en hausse d'un milliard

En ligne de mire de cette manifestation, le projet de loi de programmation de la Justice, présenté par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti et examiné ce lundi 03 juillet 2023 à l'Assemblée nationale. Le garde des Sceaux promet une hausse du budget de la Justice qui doit s'établir, d'ici à 2027, à près de 11 milliards d'euros contre 9,6 milliards aujourd'hui. Dans les tuyaux également, l'embauche de 10 000 personnes, dont 1 500 magistrats sur cinq ans.

Mais ce lundi matin, un terme est sur toutes les lèvres : la nouvelle grille indiciaire. Dans cette réforme, elle doit servir, dès octobre 2023, à recalculer la rémunération des greffiers.

"La réforme de la grille indiciaire, telle qu'elle est proposée aujourd'hui, est une régression pour les greffiers. Mon rôle, c'est de venir entendre cela et porter ce discours à l'Assemblée nationale à l'occasion de l'examen du texte", lance le député Stéphane Delautrette (NUPES), aux côtés des greffier·e·s.

Aurons-nous la possibilité de déposer des amendements ? Vous savez, dès qu'il y a des amendements qui touchent aux finances, ils sont jugés "cavaliers", donc nous n'avons même pas l'opportunité d'aborder le sujet.

Stéphane Delautrette

Député NUPES

Avec cette nouvelle grille, l'indice des agents serait alors augmenté, mais ils perdraient des échelons. 

On a des collègues qui ont six ans d'ancienneté, avec cette réforme, ils vont être rétrogradés au même niveau qu'un greffier qui sort d'école.

Maxime Villecheze

Greffier des services judiciaires

Des avocats dans le cortège

durée de la vidéo : 00h00mn59s
Interview de Philippe Pichon, avocat au barreau de Limoges, en solidarité avec les greffiers. ©Nassuf Djailani - France Télévisions

Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Limoges s'est aussi joint au mouvement. "Tout le poids du travail repose de plus en plus sur les greffes et les magistrats. Nous voyons une justice qui ne peut plus écouter et répondre aux attentes de justice de ce pays, qui sont immenses, car on ne leur donne pas les moyens matériels et humains", martèle Richard Doudet. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information