À l’occasion du Salon de l’agriculture qui se tient à Paris jusqu’au 5 mars, la gestion de l'eau est l’un des grands sujets de préoccupation. Les éleveurs de Haute-Vienne s'organisent depuis quelques années, pour assurer l'abreuvement de leurs bêtes et l'irrigation de leurs cultures, et cela, malgré les épisodes récents de sécheresses. Ils partagent leurs solutions et techniques pour être plus autonome sur leur exploitation.
« L'eau est au fond de ce tuyau et la pompe aussi, c’est une pompe immergée ». Quand il fait visiter son champ situé à Saint-Hilaire-La-treille en Haute-Vienne, Simon Camus est fier de montrer son nouvel investissement ce jour-là. Il fait grand soleil, capté par ces panneaux solaires. Tout juste à côté, un abreuvoir solaire autonome qui vient tout juste d'être installé. Une nouvelle technologie qui va changer son quotidien : « On a plus besoin d'emmener l'eau avec les tracteurs, c’est surtout une énorme économie en temps, en gasoil et en argent. Parce qu’on n’a plus à acheminer par exemple l’eau potable de la commune pour nos cultures », se satisfait-il de son investissement.
Grâce à l'énergie solaire, la pompe puise les eaux des rivières souterraines pour alimenter les dix abreuvoirs de 2000 litres placés sur les pâturages environnants. De quoi abreuver 160 vaches mères qui auront besoin, cet été, de boire chacune plus de 100 litres d'eau par jour.
À quelques kilomètres de l’exploitation de Simon Camus, existe une autre solution, contestée, mais très répandue, notamment chez Johannis Knies, un autre agriculteur du côté de Dompierre-les-Eglises. Chez lui, on privilégie la retenue d'eau. À côté de la rivière, cet exploitant aménage deux cuves naturelles. La promesse pour lui de stocker 45 000 m3 d'eau.
Johannes Knies, est éleveur et spécialiste de l'eau. Il est élu à la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne au service Eau. « Ce chantier permet justement de s'adapter changement climatique pour stocker l’eau pendant l’hiver, pour arroser les cultures, notamment les légumes l’été. Mais il permet aussi de garantir une production tout au long de l’année ».
Les pommes de terre cultivées sur son champ ont d’ailleurs pâti de la sécheresse de ces dernières années. En joignant le geste à la parole, Johannes épluche une patate partiellement abîmée pour illustrer son propos et montrer les effets de la sécheresse. « Sur une année sèche comme l’an dernier, c'est plus de 25% de la récolte qu'on peut mettre à la poubelle », regrette-t-il.
Pour ces agriculteurs rencontrés ce jour-là, la question de rénover, de créer des barrages, ou celle de produire en irriguant moins, sont autant de méthodes, d’expériences à partager, à discuter lors de ce salon de l’agriculture 2023. Avec l’espoir pour eux de trouver la bonne solution.