Les pluies de ces derniers jours de février 2023 ne vont pas suffire à enrayer le phénomène de sécheresse qui touche le Limousin. L’agglomération de Limoges est le plus grand bassin de population. Comment se prépare-t-on à faire face au manque d'eau ?
Pas besoin d’être un expert pour constater le problème : le niveau d’eau dans la retenue du Mazeaud est bien trop bas pour la saison.
Cette réserve, en amont de Limoges, est la plus étendue des cinq bassins de rétention d'eau potable de l’agglomération de Limoges. On estime qu’ils sont aujourd’hui à la moitié de leur capacité totale.
Seulement cinq mois de réserve
Un niveau d'eau moindre, conséquence de faibles précipitations et de températures douces réveillant les besoins de la végétation.
"Nous avons un peu plus de cinq millions de mètres cubes d'eau. Cela correspond aux besoins pendant cinq mois, explique Marie Crouzoulon, la directrice du cycle de l'eau à Limoges Métropole. Ce n'est pas négligeable, mais cependant la sécurité de l'alimentation pour les mois à venir nécessite de progresser dans ce remplissage."
Un maître-mot : la sobriété
L’agglomération devrait bientôt prélever l’eau de la Vienne pour soulager ses retenues.
Un comité de suivi vient de se réunir à la préfecture de Limoges. Il n’y a pas de tendance claire sur les prochains mois, mais l’heure est déjà à la mobilisation.
"Il y a un enjeu de sobriété d'ores et déjà. La sobriété à laquelle on appelle durant l'été, on voit bien qu'avec le changement climatique, il faut qu'elle soit permanente, développe Stéphane Nuq, le directeur départemental des Territoires de la Haute-Vienne. Avant que l'on soit amenés, ou pas, à prendre des arrêtés de limitation dans un deuxième temps si la situation venait à s'aggraver."
Le phénomène deviendra récurrent avec le dérèglement climatique. Pour le climatologue Michel Galliot, il est encore difficile de sensibiliser les habitants des villes aux problèmes de sécheresse.
"Sur Limoges, les gens ont du mal à prendre conscience de la sécheresse. C'est tellement facile de tourner le robinet. Tant que l'eau coule, ça va... Ceux qui commencent à prendre conscience, analyse Michel Galliot, ce sont les gens des communes qui, cet été ou l'été dernier, ou il y a deux ou trois ans, ont été alimentés par camion-citerne. Là, les gens sont sensibilisés. Ils comprennent ce que c'est."
Cette année 2023, les précipitations de fin d'hiver et de début de printemps seront décisives. Fin février, début mars, les prévisionnistes de Météo France ne prévoient pas de pluie sur le Limousin.