VIDÉO. Restauration : la profession anticipe l'obligation de recyclage de ses biodéchets

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Les restaurateurs vont bientôt devoir trier leurs déchets organiques.
Dès le 1er janvier 2024, les restaurants, les traiteurs, les EHPAD qui produisent moins de 5 tonnes de biodéchets par an devront trouver une solution pour les valoriser. Une contrainte à leur charge, à laquelle certains ont commencé à se plier. ©France Télévisions

Dès le 1ᵉʳ janvier 2024, les restaurants, les traiteurs, les EHPAD qui produisent moins de cinq tonnes de biodéchets par an devront trouver une solution pour les valoriser. Cette nouvelle obligation environnementale est à leur charge. En Haute-Vienne, certains commencent déjà à s'y plier.

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Un échange de poubelles : l’une vide contre une autre remplie de biodéchets. Dans ce restaurant du centre-ville de Limoges, c’est un nouveau rituel, deux fois par semaine. "Avant, ils partaient dans la poubelle traditionnelle, et du coup, on a mis ça en place en début d’année pour essayer d’effectuer cette phase de tri qui implique plusieurs changements chez nous", Laurent Denis, restaurateur.

Dans sa cuisine désormais, les épluchures, les restes alimentaires, les légumes, viande, poisson, mais aussi certains papiers font poubelle à part. Cette anticipation sur la réglementation du 1ᵉʳ janvier prochain, nécessite une certaine adaptation.

On se trompe au début. Il faut trier les poubelles, enlever des choses qui n’ont pas été mises dans la bonne... Il y en a qui n’arrivent pas à se dire : "ce qui est alimentaire c’est dans un endroit et ce qui ne l’est pas, dans un autre."

Michèle De Jésus, cheffe de cuisine.

France 3 Limousin

De nouveaux emplois à la clef

La société ID-Vert, spécialisée dans la gestion des déchets, se charge ensuite de la collecte et de les conduire à proximité. "Là, on va aller à la pesée dans notre dépôt à Feytiat", indique Charles Souton, collecteur de l'entreprise.

ID-Vert a créé ce nouveau service pour les restaurants ou les EHPAD concernés par la future réglementation. Cette filière est en plein développement. "Actuellement, nous comptons 15 clients et je pense que d'ici à la fin d’année, on va doubler, voire tripler le nombre de clients. Il faudra recruter, avoir plus de salariés, plus de véhicules et de sites", énumère Jérémy Adjei-Boadi, responsable commercial ID-Vert.

Toujours en circuit court, les biodéchets sont ensuite déposés dans un centre de traitement. Ils sont mélangés à des déchets verts. Au bout de cinq mois, ils deviendront du compost non homologué pour le moment à cause de la présence de la viande.

Pour moi, aujourd’hui, le produit carné est un problème puisque je ne sais pas le traiter, je ne sais pas ce que ça va donner dans le compost. Tous les composts qui ont été faits initialement n’avaient pas de produits carnés. On est quand même sur le début de l’expérimentation puisque l'on a commencé en décembre 2022, donc on est au tout début du développement de ce traitement-là.

Henry Milassin, gérant d'Abeille Compost.

France 3 Limousin

De l’assiette au compost, cette valorisation a un coût, à la charge des restaurants." C'est une contrainte financière pour nous que de gérer les biodéchets parce qu’il y a une contrainte d’enlèvement. On est taxé sur le volume que la société ID-Vert enlève chez nous à chaque passage, explique Laurent Denis. Mais à côté de ça, on a une opportunité qu’on n’avait pas avant, celle de piloter nos déchets, c’est-à-dire qu’on sait maintenant le volume des déchets qu’on a produits, avec l’objectif peut être d’essayer de limiter cette production de déchets dans le temps."

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