Du jeu vidéo à la prise en charge médicale... Des chercheurs de Limoges travaillent sur la réalité virtuelle pour améliorer la rééducation de patients atteints de paralysie cérébrale. Une collaboration entre l'Hôpital Esquirol, l'école d'ingénieurs 3iL, l'Université et un institut d'éducation motrice.
L’Institut d’éducation motrice de Couzeix, en Haute-Vienne, participe à une étude pilote qui consiste à utiliser la réalité virtuelle pour aider à la rééducation des patients, notamment les plus jeunes. C’est le cas de l’un d’eux. Bryan est né prématuré et souffre d’une paralysie cérébrale. Grâce au casque de réalité augmentée, il travaille sur sa mémorisation en lien avec les déplacements dans l’espace :
Je vois des dalles avec différents objets : un ours en peluche, un ballon de foot, un tricycle… C’est une autre façon d’apprendre, de manière ludique.
Bryan Fontaine, patient
En plus d’être ludiques, ces nouveaux exercices de rééducation présentent aussi d’autres avantages. Ils peuvent être personnalisés et réalisés depuis le domicile (en étant pilotés à distance par un médecin) et permettent au patient une nouvelle approche de la rééducation : « le but, c'est que l’enfant comprenne les difficultés, qu’il ne se sente pas victime de ça, mais qu’il devienne acteur de son projet de soin, explique le docteur Julia Hamonet-Torny, du service Médecine Physique et Réadaptation au Centre Hospitalier Esquirol. C’est vraiment rechercher l’autodétermination de l’enfant et la prise de conscience. »
Un laboratoire dédié
Ces applications de la réalité virtuelle et augmentée sont au cœur de l’activité d’un laboratoire de recherche de l’Université de Limoges. Plusieurs projets sont développés pour aider les personnes âgées ou les victimes d’AVC, grâce à des programmes qui récréent l’environnement des personnes en trois dimensions.
La réalité virtuelle et augmentée se démocratise énormément dans la société, beaucoup pour le jeu grand public. Là, l’objectif c’est de la transposer dans le domaine de la santé en proposant des environnements plus immersifs et interactifs pour améliorer les capacités de rééducation.
Anaïck Perrochon, professeur à l'Université de Limoges
Ces nouveaux outils peuvent également servir pour étudier le comportement des patients ou former des soignants.