Le réseau des Villes Amicales pour l'Autisme a été créé à Limoges par une quinzaine de bénévoles. Il a pour objectif de faciliter l'intégration des personnes autistes et de développer des initiatives au niveau d'un territoire. Plusieurs communes de Haute-Vienne sont d'ores et déjà intéressées...
Quand Raphaël, 8 ans, chante, c'est qu'il va bien. Pour se concentrer, le petit garçon a besoin de musique forte et de beaucoup de bruit. L'un des symptômes de ses troubles autistiques détectés à l'âge de quatre ans. Un diagnostic qui l'handicape au quotidien dans sa vie scolaire et sociale. La raison pour inciter son père - lui-même autiste Asperger - à créer un réseau des villes amicales pour l'autisme.
"C'était très compliqué sur le plan médical. Aujourd'hui, c'est compliqué sur le plan scolaire. En fait, on se rend compte que les initiatives qui fonctionnent le mieux sont celles qui sont prises à l'échelle des territoires, défend Maxime Jouaud, président du Réseau des villes amicales pour l'autisme. Le but, c'est de proposer des solutions qui marchent. Cela passe beaucoup par de la sensibilisation de professeurs, mais aussi de toutes les personnes qui gravitent autour des personnes autistes. Cela va aller d'un policier à un éducateur spécialisé, à un fleuriste, que sais-je..."
Parmi les membres fondateurs du réseau : des personnes autistes, des médecins, psychiatres, des artistes et des chefs d'entreprises. Philippe Mazière, gérant d'une société de services numériques, met depuis plusieurs années un point d'honneur à embaucher des personnes autistes ou neuro-atypiques. Il n'hésite pas à faire quelques aménagements, notamment en plaçant des variateurs de lumière dans des bureaux pour ne pas perturber ses salariés.
Sur 90 employés, ces profils atypiques constituent près d'un dixième de l'effectif.
"L'informatique ou la comptabilité sont des métiers qui se prêtent à l'inclusion de personnes de type Asperger, aux dys, aux troubles déficitaires de l'attention. Nos métiers permettent de le faire facilement, explique Philipe Mazière PDG de Célios et vice-président du Réseau des villes amicales pour l'autisme. C'est un état d'esprit dans l'entreprise. C'est ne pas avoir peur de cette différence. Ne pas en avoir peur, c'est juste la connaître et je vous assure que nous n'avons rien fait d'exceptionnel."
Sensibiliser les communes
Les membres du réseau ont rencontré l'équipe municipale de Panazol en Haute-Vienne. C'est la première commune à avoir posé sa candidature pour intégrer le dispositif.
"Nous à Panazol, c'est un sujet qui nous était sensible et compte tenu de l'importance des actions que l'on mène en faveur de l'enfance, de la jeunesse et du handicap, précise Fabien Doucet, le maire (LR) de Panazol. C'était d'une manière naturelle qu'on s'y est engagés."
Pour intégrer le réseau, les communes doivent établir un plan d'action. À Panazol, il y a déjà la Quinzaine de l'autisme et une association spécialisée. Désormais, l'accent sera mis sur la sensibilisation à l'école, avec des formations pour les enseignants et les AESH, qui accompagnent les enfants autistes.
Nous ne sommes pas formés, nous enseignants, pour accueillir ces enfants un peu différents. Nous avons besoin de clefs pour comprendre et pour adapter notre travail à tous ces enfants.
Céline Nogarède, directrice de l'école de Panazol
Des personnes qui, une fois formées, pourront apporter leur expertise à d'autres collègues. C'est l'idée du réseau. À ce jour, plusieurs collectivités se sont montrées intéressées : Oradour-sur-Glane et Feytiat en Haute-Vienne, mais aussi une communauté de communes en Normandie.
Contact : Réseau des Villes amicales pour l’autisme (RVAA) 18 rue Théodore-Bac, à Limoges. Courriel : contact@rvaa.fr. Téléphone : 06.10.71.23.76.