VIDÉO. "Tout le travail qui se fait à côté, ça me permettra de le valoriser" : le pacte enseignant vu par les professeurs

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Les professeurs lycée Les Vaseix majoritairement favorables au pacte enseignant Lieu : Lycée des agricole des Vaseix, Verneuil-sur-Vienne (87) Par ordre de parution : Grégory Lahaye Enseignant de maréchalerie Sylvie Brun Enseignante de biologie-écologie Christophe Auboueix Directeur du lycée agricole des Vaseix Maud Duveuf Secrétaire académique SE-Unsa ©Antoine Jegat/ Nassuf Djalani

Ce nouveau dispositif permet aux enseignants d’augmenter la rémunération des heures supplémentaires qui seront consacrées à de nouvelles missions. S'il fait débat auprès des syndicats, 80% des enseignants du lycée Les Vaseix sont prêts à adopter ce Pacte enseignant.

Grégory Lahaye passe 23 heures par semaine à enseigner le métier de maréchal-ferrant au lycée agricole Les Vaseix, à Limoges. Des heures de cours, auxquelles s’ajoute le temps passé à organiser des événements autour de la filière, effectué jusqu’ici bénévolement.

"Il y a plein de travail qui se fait avec les élèves, mais il y a tout le travail qui se fait à côté, le pacte enseignant me permettra de le valoriser", explique-t-il.

Sur la base de volontariat, les professeurs peuvent désormais accepter des missions supplémentaires contre une rémunération, 69 euros brut contre 26 euros actuellement dans le premier degré et 45 euros dans le secondaire. 

Voilà ce que propose ce fameux pacte enseignant proposé en 2022 par l'ancien ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye. Son successeur, Gabriel Attal, a réaffirmé qu’il y aurait "un professeur devant chaque classe" à la rentrée, grâce à ce pacte.

Il doit permettre notamment  "le remplacement systématique des enseignants absents" pour de courtes durées dans les collèges et lycées. À cette heure, aucun chiffre sur le nombre d’enseignants engagés n’a été communiqué.

Des enseignants volontaires 

Sur les 65 enseignants du lycée agricole Les Vaseix, 80 % y sont favorables. Sylvie Brun, professeur de biologie, accompagnera les élèves dans leur orientation deux à trois heures par semaine. "Quand ça concerne des dispositifs autour de l'accompagnement de nos élèves dans le cadre de leur réussite, oui, bien sûr, nous sommes tous prêts à le faire, mais dans la limite du raisonnable", prévient-elle.  

"Travailler plus pour gagner plus", un leitmotiv pas vraiment au goût des syndicats d'enseignants. Ils dénoncent le fait que ces missions s’ajoutent à leur temps de service, alors qu’ils réclamaient des hausses de salaires sans contreparties et craignent des surmenages. 

"Un collègue qui n'a pas fini de corriger ses copies, s'il a une heure de libre pour terminer ses corrections, il devra remplacer, au pied levé, un professeur absent et donc mettre en péril son rendu de copie prévu le lendemain.", redoute Maud Duveuf, secrétaire académique du SE-Unsa. 

La moitié des membres du personnel de l'Éducation nationale déclarent "un sentiment d'épuisement professionnel élevé", selon les résultats du premier baromètre du bien-être au travail du ministère.

 Qu'est-ce que le pacte enseignant ?

  • Une combinaison de missions supplémentaires sur la base du volontariat avec la possibilité de cumuler jusqu'à trois missions en général, six en lycée professionnel.
  • Une mission représente 18 à 24 heures par an en fonction de sa nature.
  • Un complément de salaire de 1.250 euros bruts en moyenne par an pour une mission complémentaire et 3.750 euros bruts par an pour trois missions complémentaires.
  • Les professeurs du premier degré peuvent assurer l'heure de soutien ou d'approfondissement des élèves.
  • Les professeurs du second degré peuvent assurer des remplacements de courte durée, proposer des stages de réussite, coordonner des projets d'innovation pédagogique, encadrer la découverte de métiers ou encore prendre en charge des élèves à besoins particuliers.

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