C'est un discours surprenant alors que le Salon international de l'agriculture bat son plein : consommer moins de viande, mais mieux. La filière viande surfe sur la tendance du flexitarisme pour la première édition du Flexival. Explications.
C'est une opération séduction de la filière viande en plein Salon International de l'Agriculture. À grand renfort de clips publicitaires, la filière bovine s'engage à promouvoir une autre façon de consommer. Moins de viande, mais de meilleure qualité : c'est ce qu'on appelle le flexitarisme, mis à l'honneur pour la première édition du Flexival, installée sur un stand en plein cœur de la plus grande ferme de France.
On conseille de consommer de la viande cuisinée deux à trois fois par semaine.
Laure Compas, diététicienne
18% des 18-25 ans se disent aujourd'hui "flexitariens". Alors Interbev, le lobby de la viande, surfe sur la tendance, en invitant, par exemple, Laure Compas, diététicienne. Elle explique notamment aux enfants comment avoir une alimentation équilibrée : "sur de la viande cuisinée, on conseille d'en consommer deux à trois fois par semaine. Comme référence, nous prenons la taille de la main. Cela permet d'avoir un calibre et un visuel, qui correspond à notre morphologie, et surtout à nos besoins à peu près réels".
Un discours validé par les bouchers
De la viande deux à trois fois par semaine seulement, le discours est étonnant en plein Salon International de l'Agriculture. Mais il est validé, y compris par les meilleurs bouchers de France, comme Stéphanie Hein, meilleure ouvrière de France en boucherie : "je ne mange pas de la viande à chaque repas. J'en mange une fois par jour, et j'alterne avec du poisson ou avec d'autres protéines animales. C'est consommer moins, mais mieux. On se fait plaisir avec une bonne pièce, de temps en temps".
Réduire l'importation de viande
Derrière cette campagne de communication bien rodée, il y a un objectif précis : combattre la part toujours plus importante de viandes importées dans nos assiettes, comme l'explique Jean-François Guihard, président d'Interbev, l'Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes : "Nous ce que l'on préconise, c'est de la viande française, de la viande de qualité, issue de nos élevages qui sont vertueux".
L'an dernier, la consommation de viande a augmenté de 0.8% en France.