A Limoges, les 125 membres de la CRS 20 sont épuisés. Dans d'autres régions, des compagnies se sont même mises en arrêt maladie. En cause : leur rythme de travail depuis les attentats de janvier.
Les CRS de Limoges se sont confiés à nos confrères de France Bleu Limousin. Ils se disent exténués alors que le plan Vigipirate renforcé est en place depuis trois mois maintenant. A Limoges, les 125 membres de la CRS 20 sont sans repos ou presque depuis les attentats de janvier.
Cyril Louic CRS de la compagnie de Limoges et représentant du syndicat Alliance.
Dans le reste de la France, les effectifs de trois compagnies de CRS se sont mis collectivement en arrêt maladie afin de manifester leur grogne contre les effets du plan Vigipirate qui les "épuise".
Ce n'est pas une première chez ces spécialistes du maintien de l'ordre et c'est un moyen, déjà utilisé dans le passé, de manifester leur mécontentement.
Cela a d'abord concerné la CRS de Toulouse vendredi puis, mardi, celles de Lyon et Nancy qui devaient venir en renfort pour Vigipirate en région parisienne.
Selon Nicolas Comte, responsable d'Unité police SGP-FO (second syndicat de gardiens de la paix et de CRS), il y a un "ras-le-bol" chez les CRS sur "l'emploi très tendu des effectifs" en raison de Vigipirate.
Ils se disent "épuisés", selon lui, et "inquiets sur les possibilités de tenir à long et moyen terme à ce rythme". "Il faut donner des signaux, ouvrir des négociations", a demandé le syndicaliste, ce qui a été commencé le semaine dernière selon lui.
Les niveaux actuels du plan Vigipirate, "alerte attentats" pour l'Ile-de-France et les Alpes-Maritimes et "vigilance renforcée" pour le reste de la France, ont déjà été prolongés jusqu'au 10 avril et le seront pour "plusieurs mois", avait-on appris de source gouvernementale début mars.
Depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, 10.500 militaires protègent 830 "sites sensibles" en France dont 310, principalement juifs, en Ile-de-France.
Un millier de CRS en moyenne sont mobilisés chaque jour, selon les sources syndicales.
Cette mobilisation sans précédent, qui entraîne aussi d'importants surcoûts budgétaires, menaçait toutefois d'épuiser les effectifs soumis à rude épreuve, avaient indiqué
plusieurs sources lors de cette annonce gouvernementale.