Le coup est dur pour les commerçants victimes de pillage. À Limoges, une cagnotte a vu le jour pour aider le propriétaire d'un magasin installé depuis quelques mois.
Cela fait seulement quelques mois qu'Aurélien Desserprix a acheté un nouveau local pour son magasin de matériel de plongée, Sub 2 O. "Nous avons ouvert il y a un peu plus de six ans, cela a bien marché, nous nous sommes développés et nous avons donc déménagé dans un local plus grand, en bas de la rue Armand Dutreix, près du carrefour d'Oradour".
Ce carrefour a été ces deux dernières nuits (jeudi 29 juin et vendredi 30 juin) le théâtre de violences urbaines, à la suite de la mort de Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.
Son magasin n'a pas été épargné : "ils sont entrés dans la nuit à 1 h 20. L'alarme ne m'a pas réveillé, c'est celle de 5 heures qui m'a réveillé lorsque les services de la ville et la police sont venus. Mais, il était déjà trop tard".
Sur les vidéos de surveillance, il a pu constater, seconde après seconde, les agissements des émeutiers : "ils ont d'abord stagné devant le magasin, puis ils ont incendié nos poubelles. Ensuite, ils ont explosé deux vitrines et la porte principale en jetant des pierres, en donnant des coups de pied".
Les émeutiers sont donc parvenus à entrer : "ils se sont rués sur la caisse pour prendre l'argent, heureusement, il y en avait peu. Ils ont pris des montres et des ordinateurs de plongée".
L'effraction et le pillage n'auront duré que deux minutes. Cependant, le résultat est lourd : l'équivalent de plusieurs milliers d'euros de matériel a été dérobé. "Et nous ne savons pas encore à combien va s'élever la réparation des vitrines".
Solidarité
Pour l'heure, Aurélien ne réalise pas : "nous sommes dépités, car nous venions de faire un gros investissement financier pour acheter ce nouveau local et faire un pas en avant. Ce qui nous donne envie de continuer, c'est l'afflux de solidarité de nos clients, des clubs, de confrères, de partenaires".
Pour le soutenir, ces derniers ont mis en place une cagnotte en ligne, "je n'y croyais pas, je ne l'ai même pas demandée, c'est vraiment génial de leur part".
Ce soir, Aurélien espère que son magasin ne sera pas de nouveau pris pour cible : "nous avons sécurisé et renforcé le magasin, et on a vidé les choses de valeur. Il n'y a plus rien à voler".