Le collectif Doudou, créé en 2024, cherche à sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles ainsi qu'envers les personnes racisées et minorités de genre dans le milieu du bal traditionnel. Il sera présent pour le festival Lézart Vert, du 18 au 20 juillet, en Creuse.
Valse, cercle circassien, danse chapelloise, sont des danses qui reviennent au goût du jour. Les jeunes sont de plus en plus séduits et apportent, une ouverture vers un autre public. Ils introduisent également de nouvelles approches. Toutefois, le milieu du bal traditionnel n'échappe pas à certaines dérives.
Ces danses sont d'ailleurs caractérisées par des positions marquées pour l'homme et la femme. De nombreuses associations, dont le collectif Doudou, crée en 2024, à Limoges, tentent de faire évoluer certaines mentalités. Oriana est membre du collectif avec trois autres danseuses. Toutes pratiquent les danses de bal traditionnel depuis trois ans. "J'ai eu plusieurs fois, notamment des hommes, qui ne me demandaient pas si je voulais mener ou suivre. C'est quelque chose qui devrait l'être. Ça peut être des mains qui descendent un peu trop bas dans le dos, ou qu'on se colle trop près sans qu'il y ait eu une demande en amont, d'où l'importance du consentement", raconte Oriana.
Faire bouger les choses
Les bals traditionnels sont des moments festifs et des occasions pour s'amuser et pratiquer ces danses, mais il est important de rester vigilants : "Il est important d'apprendre à dire non, même si on peut paraître rabat-joie. Il faut oser communiquer sur ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas faire, comme dans la vraie vie. On peut essayer de prendre des cours d'initiation ou y aller avec des amis", conseille Oriana.
Selon les organisateurs de ces évènements, les questions de l'inclusivité ou des violences sexistes ou sexuelles ne sont pas toujours prises au sérieux : "Ça va dépendre. Il existe des bals queers pour justement favoriser l'accessibilité à ces personnes. Mais, le but est quand même d'être le plus inclusif possible. Il existe des bals ou les choses sont plus rigides, et où c'est plus compliqué : il ne faut pas trop regarder, c'est un espace festif, il ne faut pas être trop rabat-joie", regrette, Oriana.
Des organisateurs qui s'investissent
Le festival Lézart Vert, qui met en avant les danses traditionnelles, prend précisément ces questions à bras-le-corps. Le collectif Doudou y tiendra un stand dans lequel il sensibilisera à travers des affiches et sera à l'écoute des questions du public en la matière.
L'enjeu est de taille pour les organisateurs. "C'est nécessaire et primordial que tout le monde soit serein pour un bon déroulé de l'évènement. C'est la première fois que nous invitons le collectif. Nous avions déjà mis en place des dispositifs, comme des référents en cas de problème de ce genre, où l'utilisation d'un code secret pour alerter discrètement autour de soi. Nos bénévoles sont formés sur les questions de discrimination ou de violence. Il y a une partie importante de prévention, mais nous sommes aussi là pour agir", souligne Paola Lode, coordinatrice de l'association Creuse toujours.