On les appelle les bergers de Vicq-sur-Breuilh, ils prennent place dans la crèche de l'église depuis 1750. Un véritable patrimoine pour la commune car ce sont les habitants de l'époque qui ont posé pour que le sabotier du village taille leur portrait. Visite.
On ne peut pas la rater, la crèche se trouve à l’entrée de l’Eglise. Et l’histoire des bergers est un conte de Noël, qui se raconte de génération en génération dans le petit village de Vicq-sur-Breuilh. Des bergers, créés et façonnés par le sabotier du village vers 1750...
« Ce sont des portraits des habitants de l'époque, donc c'est à la fois une curiosité et un très bel ensemble d'art populaire, un véritable chef d'œuvre » raconte Stéphanie Birembaut
Conservatrice du musée Cécile Sabourdy de Vicq-sur-Breuilh.
En cette période de fête, les visiteurs défilent et ils ont le souci de transmettre. « On était déjà venu, ça fait quelque temps, et aujourd’hui on a voulu emmener le petit-fils, parce que c’est très beau » s’enthousiasme un visiteur, fier de montrer la crèche à sa descendance qui trouve ça très beau.
Les 17 personnages en bois ont traversé les siècles sans restauration. Leurs habits en revanche ont connu plusieurs retouches au fil des ans. Ils ont aussi connu l'exil, à la révolution française.
« C'était un moment où il y a eu pleins de choses qui se sont passées en France, confie la conservatrice aux visiteurs pleins d’anecdotes. Une époque où on interdisait les crèches. Celle-là pour échapper à la destruction, a été cachée par les habitants, et par exemple, la petite fille de cette dame, elle a pris sa grand-mère, elle l’a caché chez elle. Et il faut imaginer que tous les personnages, ils sont allés comme ça dans les familles. »
Mais depuis, chaque année, la fileuse de lin, le fermier, le colporteur retrouve sa place. Des figures rustiques du Limousin, aussi parlantes que les santons de Provence.
« Il faut les regarder de face, et de profils, parce que ce sont de véritables portraits. De face, on se rend surtout compte, du style et du talent du sculpteur, du sabotier. Et de profil, c’est là qu’on aperçoit les traits individuels, avec les nez, parce que chacun a une ligne, une arête de nez très différente. Il y a même le nez cassé du meulier », détaille la conservatrice du musée.
Des détails qu'on ne se lasse pas d'observer, alors profitez-en, avant que tout ce petit monde rentre à nouveau chez lui pour une nouvelle année.