Queen, Pink Floyd, Beatles : le succès des « tribute bands » ou groupes « hommage »

On les appelle les "tribute bands", des groupes qui se consacrent à des artistes mythiques, comme "The Rabeats" pour les Beatles. Des dizaines de formations se partagent les Zéniths et autres grandes salles. En Limousin aussi, avec à l'affiche "the world of Queen" ce jeudi 9 novembre et "The wall The Pink Floyd's rock opéra" ce samedi 11 novembre.

En français on dit « groupe hommage ». Ce sont ces groupes constitués pour rendre hommage à tous ces grands de l’histoire du rock des années 60 ou 70, qu’on ne verra hélas plus en live, sur une scène. Leurs reprises se veulent aussi fidèles musicalement que possible aux albums cultes. Parfois, ils vont jusqu’à en imiter le look. On parle aussi de sosie vocal pour le chanteur.

Des concerts d’un nouveau genre, de plus en plus plébiscités par le public. Une vague partie de Londres et Los Angeles il y a une dizaine d'années, où de faux « Doors » ou faux « Dire Straits » commençaient à avoir du succès.

Cet art de faire revivre les groupes pop-rock disparus assure à des musiciens professionnels ou amateurs une double satisfaction, celle de se glisser dans la peau de pop stars et celle d’enchainer des dates de scènes.

Une vague de nostalgie

Les années passent mais notre patrimoine musical reste. Alors comment renoncer à cette montée d’adrénaline à l’approche d’une scène où, en live, les premières notes de « Kind of Magic » et la voix de Freddy Mercury ou de « Ashes to Ashes » de David Bowie vous font immédiatement frissonner…

Partout où ils sont programmés depuis plus de cinq ans en France, ces groupes jouent à guichets fermés. Public et musiciens se retrouvent autour d’une nostalgie partagée. Car une fois dans la salle, on retrouve tout le plaisir de la scène, effets spéciaux à la clé. « The wall – the Pink Floyd’s rock opéra » en met plein les yeux autant que dans les oreilles. Des spectacles parfaitement rodés où la qualité artistique pourrait mettre le doute à une écoute aveugle. Mêmes instruments, des solos aussi sculptés que dans les versions originales et des timbres de voix à faire ressusciter les morts.

Les débuts ont essuyé quelques critiques, les fans clubs criaient au sacrilège. Mais le travail fourni par ces groupes et leur ambition affichée de ne pas travailler dans la même cour ont rassuré. Si l’excellence musicale est là, ces groupes trouvent leur légitimité.

En Limousin aussi

Au zénith de Limoges, pas moins de six groupes sont ainsi programmés dans les mois qui viennent jusqu’en novembre 2024.

Si l’emprunt du nom d’origine est légalement interdit, les variantes autour de ce nom original sont, elles, possibles. « The world of Queen », « Goldmen », « AC DC to Highway Symphony », « The Rabeats », « Abba Tour »...

Une programmation financièrement intéressante pour les grandes salles. Pour les groupes d'origine aussi puisqu'ils perçoivent des droits sur le répertoire joué.

 A Feytiat, l'association Kanopé Prod, spécialisée dans la production de spectacles, fait rayonner depuis 2014 ses artistes en Limousin mais aussi dans toute la France, voire à l'étranger. Parmi ces artistes, le groupe tribute " Back to Queen". La voix de Sylvain Phelip, sur les claviers de Benjamin Mousnier, la basse de Julien Daniel, la guitare de Kelly Déon, avec Victor Lipman à la batterie, vous plongent à la seconde dans l'univers de Freddie Mercury

C'est le groupe qui est le plus programmé du catalogue de Kanopé Prod, des salles jusqu'à 1500 1700 places cet été, dans le Doubs, le Gard, en Bretagne, en Normandie, que le fan club officiel de Queen place en 3e position... Ce sont d'excellents musiciens qui travaillent énormément, car c'est ça la clé, le travail.

Philippe Labrousse, Kanopé Prod

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Tribute to Springteen par les musiciens Nebraska and the promised ©France 3 Limousin Martial Codet-Boisse Samuel Chassagne Marion Haranger

Les musiciens du groupe limougeaud "Nebraska and the Promised band" sont également des inconditionnels du rock américain de Bruce Springteen.

Quant aux musiciens du groupe de Limoges "Dumont d'Urville", c'est le répertoire de David Bowie qu'ils font revivre avec succès sur scène.

Je me sens comme un violoniste dans un orchestre symphonique qui joue une œuvre de Mozart : ce répertoire pop-rock fait partie totalement de notre patrimoine musical.

François, guitariste du groupe limougeaud "Dumont d'Urville"

Philippe Labrousse, fondateur de Kanopé Prod, a vu ce phénomène tout balayer dans la demande des programmateurs de festivals. Une satisfaction pour le groupe qu'il produit bien sûr, mais il regrette un manque d'appétit artistique de la part de ces programmateurs pour les découvertes.

Les programmateurs jouent la carte de la sécurité financière, ces groupes marchent à coup sûr en plein air pendant l'été, le public se déplace car ce sont des succès dont ils ne se lassent évidemment pas, du coup il y a moins de demandes pour les créations d'artistes moins connus.

Philippe Labrousse, Kanopé Prod

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