C'est la rentrée pour la plus grande partie des 108 487 écoliers, collégiens et lycéens du Limousin. Nous étions à leurs côtés ce jeudi matin.
Devant l'école élémentaire de Panazol, la rue est barrée et commence à être noire de monde. 545 écoliers rentrent aujourd'hui pour garnir les 23 classes du nouvel établissement issu de la fusion de deux écoles.
Sur roulettes ou sur le dos, les cartables se pressent et s'entrechoquent. Dans les mains des parents, les petits poings des enfants se serrent très fort. La séparation imminente promet d'être difficile. Dernier ajustement à la coiffure ou la tenue. Et il va falloir y aller. Rentrer dans la cour des grands. La grille s'ouvre.
Petit bonus cette année, un petit chapiteau se dresse devant l'école. Distribution de madeleines et café pour les parents. Parfois plus émus que les enfants, ils sont choyés en cette rentrée. Contrairement à l'an dernier (à cause du Covid), ils peuvent pénétrer dans l'établissement. Une rentrée presque normale. Une première depuis deux ans.
Première mission : découvrir son affectation, trouver son nom dans la liste des classes sur les grands panneaux à l'entrée de l’établissement.
Sweet jaune fluo à capuche, un jeune garçon est motivé. "On va travailler du mieux qu'on peut !".
Deux fillettes et un garçon sont déjà très (trop ?) conscients des enjeux : "La rentrée c'est important. Si on ne va pas à l'école, on ne pourra pas apprendre et on ne pourra pas avoir de métier !"
Joviale et enjouée, madame Granger œuvre en CE2. Elle accueille ses premiers élèves. Première surprise pour elle : un bouquet de fleurs lui est offert par un petit garçon.
"Pour ceux qui ne sont pas au courant, il faut vous organiser, c'est fleurs tous les matins et chocolats le soir !"
Armée d'une feuille, la maîtresse recueille les spécificités de chacun.
Yanis se présente avec sa mère et son grand-père. "Tu étais déjà là l'année dernière ?" "Euuuuuhhh..." perturbé par la rentée, le petit garçon n'est plus très sûr. "Raconte-moi tout. Est-ce que tu vas à la garderie, à la cantine ?"
L'organisation est bien huilée. C'est la 28e rentrée de l'enseignante. "Je suis une ancienne, je sais à peu près où je vais. C'est plus convivial cette année sans les restrictions. Les parents peuvent entrer. Eux aussi ont besoin d'être rassurés. C'est plus sympa quand ils peuvent nous rencontrer directement".
Maintenant que les parents s'éloignent, le stress se peint sur plusieurs visages. Quelques pleurs. Le besoin d'un dernier câlin se fait cruellement sentir. Trois écoliers confessent "J'ai un peu peur, je suis un peu stressé". Ou encore : "c'est la première fois dans cette nouvelle classe, ça fait un peu peur". La troisième est plus rassurée "Ma copine Pauline m'a expliqué comment ça se passait avec Madame Granger parce qu'elle l'a eu l'année dernière".
Tout le monde est enfin là. Le groupe entre dans la classe. "Arthur, Nathanaël, Katarina, Khaled, Cléa" : tout le monde se présente. Il faudra quelques jours pour mémoriser tous les prénoms.
Cette année, les enfants devraient passer un peu moins de temps derrière les bureaux. Le ministère préconise une demi-heure d'activité physique tous les jours.
"Ça n'est pas forcément du sport. On demande que tous les enfants bougent au moins une demi-heure par jour. ça peut être sur des temps de récréation mais aussi en classe. On a la chance d'avoir un éducateur sportif qui aide à la mise en place des séances d'EPS" explique Céline Nogarede, directrice de l'école de Panazol.
"Je sais que nous allons passer une bonne année tous ensemble. Pour aujourd'hui, on va commencer par des petits jeux" enchaîné Madame Granger . "Ouaiiiss" Le soulagement se lit sur les visages. "Je vais vous donner des petites étiquettes et des devinettes pour voir ce qu'on va faire en CE2 cette année", explique la maîtresse. La journée déjà riche en émotion ne devrait donc pas être trop chargée. Les petits entreront dans le vif du sujet lundi.