Saint-Junien : à la découverte du Moulin Brice

À seulement un kilomètre du bourg de Saint-Junien (Haute-Vienne) et dans la continuité du site Corot, le Moulin Brice a été sauvé par l'association des Amis de Jean-Baptiste Corot. Penchons nous un instant sur l'histoire de ce patrimoine local.

À le voir paisible, au bord de la Glane, on ne devinerait jamais qu'il a failli disparaitre.  Le Moulin Brice est l'un des derniers témoins de l'activité économique qui régnait dans cette vallée, au nord-ouest de Saint-Junien. À ses prémices, ce n'était qu'un tout petit moulin, qui a beaucoup grandi au fil des siècles.
 

"Le Moulin Brice, appelé Moulin Brissou, était un moulin à grains, qui broyait du seigle, du blé, du chanvre, il avait trois ou quatre meules, et il a été installé au milieu du 17ème siècle," explique Jacques Vigier, trésorier et "bricoleur à tout faire" de l'association des Amis de Jean-Baptiste Corot.

À l'époque, la vallée de la Glane compte plus d'une douzaine de moulins. Très encaissé et difficile d'accès, le site est pourtant occupé dès le Moyen-Âge, son grand atout :  sa configuration géologique : "Sur sept kilomètres, la Glane rattrape environ une soixantaine de mètres de dénivelé dans une partie qui est resserrée. Plus on resserre un fluide, plus le courant s’accélère. Et on a profité de cette accélération locale pour installer le moulin," précise Christian Doucelin, le président de l'association des Amis de Jean-Baptiste Corot.

Le moulin Brice reste ainsi en activité pendant plusieurs décennies. "Début 20ème siècle, Monsieur Ponté-Depland a fait l’acquisition de ce moulin et il a créé l’usine de feutres en laine de mouton. Il y a eu une extension et une industrialisation de la vallée, et tous les bâtiments que vous voyez autour de vous ont poussé progressivement," raconte Jacques Vigier.

Le feutre est alors destiné aux papeteries qui entourent l'ex moulin. Rapidement, l'usine se développe. Les ouvriers travaillent sur des machines imposantes, notamment trois cardeuses de plus de dix tonnes chacune. L'usine emploie alors entre 70 et 80 salariés. Et les anecdotes de Jacques Vigier ne manquent pas : "Ici planqués derrière cette cardeuse, des gens pêcheurs et astucieux, ouvraient cette fenêtre, balançaient une corde avec des hameçons pour tirer des anguilles."

Dans les années 80, la production est stoppée dans une partie de l'usine, jugée trop vétuste. L'endroit reste à l'abandon. En 2007, il doit même être détruit. Mais c'est sans compter sur une poignée de passionnés, parmi lesquels Christian Doucelin :"Nous l’avons acheté pour un euro symbolique, pour sauvegarder le bâtiment. Après quoi bien entendu, il fallait le mettre en état, le mettre hors d’eau."

Aujourd'hui le lieu est parfaitement mis en valeur et il sert d'écrin aux oeuvres de nombreux artsites : "En sauvant ces bâtiments, nous avons permis à tous ceux qui veulent profiter de la vallée de la Glane pour montrer leur travail, de pouvoir s’installer quelques temps. Le lieu est à disposition," explique Lucien Coindeau, l'un des administrateurs de l'association.

Ainsi, chaque été, le Moulin Brice accueille des festivals, des résidences d'artistes, ou encore des expositions, à deux pas de la Glane.
 


 

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