Une exposition rend hommage cet été à Jorge Piqueras, artiste péruvien touche-à-tout, pionnier de l’art géométrique, disparu l’an dernier à 95 ans. Il était déjà venu à St-Junien en 1977.
Présent en 1977 à Saint-Junien à l’occasion d’un festival d’art contemporain, Jorge Piqueras était revenu en repérage dans la commune haut-viennoise en 2019 afin d’exposer ses dernières toiles créées à Paris.
Il s’est malheureusement éteint en octobre dernier, à l’âge de 95 ans. Son épouse Christine Graves et Lucien Coindeau, adjoint au maire chargé de la culture, spécialiste d’art contemporain ont finalement monté une belle exposition à la Halle aux grains jusqu’au 18 septembre pour lui rendre hommage.
L’artiste péruvien n’est pas très connu du grand public mais il aura marqué l’art contemporain par sa longévité et sa vitalité jusqu’à la fin de sa vie en explorant de nombreux styles à travers la peinture, des collages ou la photo.
L’exposition met en lumière 44 toiles des dernières années qui n’ont encore jamais été montrées. "Il y a même des dyptiques (œuvre de peinture composée de deux panneaux) et un polyptique de six mètres qu’on ne pouvait pas voir en entier dans l’atelier" indique Christine Graves. "C’est vraiment un plaisir de voir ces œuvres dans cet espace magnifique. Cela crée autre chose".
Point en commun de ces peintures : l’art géométrique dont Piqueras fut le pionnier en Amérique Latine.
Il croyait beaucoup en la matière. Il suivait la matière. Il y a le contraste entre la liberté totale de la matière et la géométrie. Il cherchait toujours à mettre en tension ces deux éléments.
Parcours exceptionnel
Pour Lucien Coindeau, le parcours de Piqueras est "exceptionnel, de part son travail au Pérou dans une période où les artistes étaient très préoccupés par la géométrie. Aux Etats-Unis, il y avait l’expressionnisme abstrait avec Rothko ou De Kooning."
Dans les années 50, âgé de 25 ans, il a lié connaissance avec les illustres Marcel Duchamp, Giacometti ou Dali.
Il fut l’un des derniers témoins de cette période où les surréalistes (du mouvement Dada) ont imprimé leur marque et leur réflexion sur l’art en général.
Les visiteurs auront la chance de découvrir également, à l’entrée de la halle aux grains, "El", l’autoportrait en bronze d'un prisonnier qui cherche à s'évader, présenté en 1977 qui avait fait sensation.
Saint-Junien invite les habitants et les touristes de passage à découvrir une œuvre singulière et un courant pictural international méconnu.