C'était une volonté de l'AFMD, l'association des Amis de la Fondation pour la mémoire et la déportation, la mise en place d'une stèle en hommage aux Merlinettes à Saint-Léger-Magnazeix, en Haute-Vienne. La stèle a été inaugurée ce samedi 30 septembre 2017 au cours d'une cérémonie solennelle.
Leur histoire est peu connue et pourtant elles ont ouvert la voie à la féminisation de l'armée. La cérémonie de ce matin a permis de lever le voile sur le passé de trois résistantes issues des rangs des « Merlinettes ». Les " Merlinettes" étaient des agents de transmission des Forces Française Libres formées par le Général Merlin, d’où leur nom.
On les appelait les Merlinettes du nom du colonel Merlin, qui commandait pendant la seconde guerre mondiale le "corps féminin des transmissions d'Afrique du Nord". Des femmes qui, pour les services spéciaux, pour les besoins de la résistance, étaient chargées des transmissions radio. Ce 30 septembre 2017, à Jouac et Saint-Léger-Magnazeix, on rendait hommage à trois de ces "Merlinettes", qui furent parachutées dans ce secteur. Une stèle a été érigée en leur mémoire. Intervenants : Josiane Demousseau, maire de Saint Léger-Magnazeix; Pol de Kerlivio, neveu de Marie-Louise Cloarec -"Merlinette"; Jean-Georges Jaillot-Combelas, neveu d'une "Merlinette".
•
©France 3
Des femmes-soldats
L'Histoire retiendra qu'elles occupaient des postes auparavant masculins, mais en raison de la pénurie drastique d'hommes en 1942, ce sont 1 275 femmes qui ont rejoint l'armée française de Libération. Elles ont été incorporées en tant qu'électriciennes, téléphonistes, opératrices radio, standardistes, ou encore télétypes. Elles ont été réparties au sein des armées de Terre, Air et Marine. Avant l'incorporation des Merlinettes, les femmes œuvraient surtout dans le domaine sanitaire, en tant qu’ambulancières, infirmières ou secrétaires.
Héroïnes oubliées de la Seconde guerre mondiale
Elles s'appelaient Marie-Louise, Pierrette et Suzanne. La nuit du 5 au 6 avril 1944, 2 mois avant le débarquement de Normandie, elles ont été parachutées au carrefour du Cherbois, entre Jouac et de Saint-Léger-Magnazeix. Avant d'être arrêtées puis déportées à Ravensbrück. On doit la mise en place d'une stèle en leur mémoire à l’opiniâtreté du neveu de l'une de ces Résistantes. C'est ce dernier qui a contacté la délégation haut-viennoise de l'association des Amis de la Fondation pour la mémoire et la déportation afin qu'on évoque leur rôle dans la Résistance. L'Histoire de ces femmes-soldats a longtemps été réléguée au chapitre de l'oubli.
Précisions de l'ADIRP 87
Mis à jour le 14 mai 2018Par la voix de son trésorier Roger Colombeau, l'ADIRP 87 tient à apporter les précisions suivantes :
"Même s'il convient de remercier l'AFMD pour sa participation financière, l'initiative et les recherches qui ont abouti au réveil de la Mémoire en hommage aux femmes Merlinettes reviennent à Jean-Georges JAILLOT-COMBELAS qui depuis 17 ans oeuvre pour la reconnaissance de ces femmes de l'ombre oubliées par l'Histoire. A noter aussi que l'installation de cette stèle est l'excellent travail des maires de Jouac et de Saint-Léger-Magnazeix, travail réalisé sur une parcelle de terrain offerte par le propriétaire. Il faut rendre à César ce qui est César."