C'est un sujet conflictuel : le financement des lignes TER. Le président de la Nouvelle-Aquitaine visite de chantier sur la ligne TER Nexon-Saint-yrieix a de nouveau affirmé son mécontentement quant au désengagement de l'Etat sur le financement de ces petites lignes SNCF.
Ce n’est pas nouveau, la région Nouvelle-Aquitaine dénonce l’attitude du gouvernement dans la gestion des lignes de trains régionales. En visite sur un chantier de rénovation d’urgence, sur la ligne TER entre Nexon et St-Yrieix-la-Perche, Alain Rousset, a rappelé le point de vue de sa collectivité. Pour le président de Région, le gouvernement veux faire disparaitre les lignes régionales, ce que refuse avec constance la collectivité régionale.
Face à lui, lors de cette visite, le député de la circonscription, Pierre Venteau, le suplléant de Jean Baptiste Djebbari, parti occuper le poste de secrétaire d’Etat aux transports, et donc particulièrement au fait de cette problématique. Pierre Venteau s'est dit "surpris" de l'attitude de défiance du président de région.
Entre les deux hommes politiques, cette visite de chantier n’a donc rien eu de cordiale. Pour Alain Rousset, de manière générale, la volonté du gouvernement va à l’encontre de l’aménagement durable du territoire, condamner le rail c’est donner encore plus de place au trafic routier.
Ce bras de fer, financier, entre l’Etat et les régions (car la Nouvelle-Aquitaine n’est pas la seule concernée), repose sur le nouveau mode de gouvernance de la SNCF et l’ouverture au privé.
Le rapport Spinetta le notait déjà dès février 2018 en préconisant fermement : "plus aucun crédit aux lignes dont l'intérêt socio-économique n'est pas démontré" Pas rentabilité, pas de financement …. Ce qui est le cas de nombreuses lignes régionales.
De l’argent reste cependant mobilisé sur certaines lignes, à travers les Contrats de plans Etat-Régions. Mais pour les autres, c’est à la charge des régions, ce qui faisait dire récemment dans une tribune au vice-président en Charge des Transports en Nouvelle-Aquitaine, Renaud Lagrace que "l’Etat se défausse de ses responsabilités".
Les deux visions sont antagonistes, sur le site du ministère de la Transition écologique, c'est écrit on ne peut plus clairement : "Les "petites lignes", essentielles pour de nombreux voyageurs et territoires, sont de la responsabilité des régions". Avec la mise en place de la concurrence sur les lignes régionales, l'Etat veut résolument faire adopter un nouveau modèle. Aux régions de choisir les lignes à conserver, et celles qu'ils faudraient sacrifier. UNe politique à contre-sens de cellede la Nouvelle-Aquitaine. La région rappelle constamment son objectif de ne fermer aucune des lignes TER existante, et même de développer l'offre auprès des passagers.