Jacqueline Denichou a 87 ans. Elle vit à Saint-Léonard-de-Noblat en Haute-Vienne. Cette femme s'est mise à la peinture sur le tard, à 50 ans. Depuis, elle ne cesse de manier les pinceaux. Plusieurs milliers d'œuvres sont à son actif. Certaines d'entre elles étaient à voir à la galerie municipale de la BFM de Limoges.
Depuis 87 ans, Jacqueline Denichou vit à Saint-Léonard-de-Noblat. Dans son atelier, des rêves plein la tête, pinceau en main, à quoi donc, pensez-vous Jacqueline ? "Je ne sais pas, je suis dans un monde tout à fait différent. Bien souvent, je commence, je termine ma toile, je regarde l’heure... Je suis toujours, toujours en train de penser à quelque chose. Comme il y a beaucoup de souvenirs maintenant qui me reviennent et pas toujours les meilleurs. Hop ! Je les mets sur la toile."
Sur ses toiles, toute la palette des sentiments.
Pendant des années, Jacqueline épaule son mari, Fernand, charcutier à Saint-Léonard-de-Noblat. À 50 ans, un Accident Vasculaire Cérébral fait basculer la vie de cette femme à l’énergie débordante.
Durant les sept années qui suivent, Jacqueline suivra son envie profonde : la peinture, en assistant aux cours de l'École nationale des Arts Décoratifs de Limoges. Pour elle, une nécessité, apprendre à voir...
Le jour où vous apprenez à voir. On regarde une branche, les épines qui sont dessus, la taille des feuilles. Ça, c'est quelque chose de merveilleux.
Jacqueline Denichou, artiste peintre
Un autre peintre miaulétou, Jean-Joseph Sanfourche découvre, un beau jour, son travail et l’incite à le montrer. Quelques milliers d'œuvres plus tard, la ville de Limoges a exposé certaines de ses toiles à la galerie municipale jusqu’à ce vendredi 22 mars.
« Elle travaille le pastel, elle travaille la gouache, elle travaille l’encre. Elle va travailler de la matière en épaisseur, elle travaille les paillettes. Elle travaille tout ce qui est à portée de sa main, s'enthousiasme Muriel Laskar, adjointe au maire de Limoges en charge des musées municipaux. Il y a même des toiles avec du sable dessus. Je trouve ça hyper intéressant ! »
À l’avenir, la mairie de Limoges a pour projet de rendre un hommage plus appuyé à l'art singulier de Jacqueline Denichou. Une femme libre, qui, à tout instant, fait jaillir sur la toile son inconscient.
« Ce que je ressens, c’est que je voudrais que les personnes qui voient mes tableaux s’évadent. Il y a des fleurs, il y a des personnages... il y a la vie ! »