Une épidémie de tuberculose bovine est en train de se propager. Le sud du département de la Haute-Vienne est touché. L'an dernier, plusieurs éleveurs avaient dû abattre l'ensemble de leur troupeau. Un nouveau coup dur.
Pour les éleveurs du sud de la Haute-Vienne, l'arrivée de cette nouvelle épidémie est une épée de Damoclès au dessus de leur troupeau.
En 2017, trois agriculteurs du secteur de Ladignac-le-Long avaient dû faire abattre l'intégralité de leur cheptel, soit plusieurs centaines de bêtes.
Un an après cet épisode, ils ne se remettent pas, financièrement, de cette perte, malgré les subventions touchées.
Ils ne craignent qu'une chose : que la maladie revienne dans le nouveau cheptel qu'ils ont dû acheter, et pour lequel ils se sont endettés.
En effet, quand une exploitation est touchée, l'agriculteur doit très souvent faire abattre le troupeau entier car la maladie est contagieuse et transmissible à l'homme.
Les moyens de lutter contre la tuberculeuse bovine sont très limités.
La chambre d'agriculture de la Haute-Vienne est consciente de l'ampleur du problème pour les éleveurs, mais peut difficilement prendre des mesures concrètes pour enrayer l'épidémie.
La maladie serait en effet transmise par les animaux sauvages : blaireaux, cervidés, sangliers, dont la population a augmenté ces dernières années.
La seule solution serait d'empêcher l'accès de cette faune sauvage aux parcelles d'élevage... Compliqué.
Le blaireau, mais pas que...
La faune sauvage est donc montrée du doigt. Pourtant, selon le GMHL (Le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin), le blaireau, désigné comme l'un des coupables de la transmission de la maladie ne serait pas le seul facteur. Loin de là. Cette association (qui a pour mission l'étude, la préservation et la diffusion des connaissances sur les mammifères, reptiles et amphibiens) apporte des informations complémentaires. Le GMHL explique qu'à l'origine, le bacille responsable de la maladie, a d'abord touché les bovins qui l'ont transmis à la faune sauvage et "non l'inverse !" précise Christian Esculier, chargé d'études naturalistes.Le GMHL fait référence à des études anglaises et françaises (comme par exemple la thèse d'Ariane Payne, ingénieur à l'INRA de Dijon), des études qui mettent avant d'autres raisons de la transmission de la maladie, des facteurs externes, comme les pratiques d'élevage, le climat, la densité de populations animales...
Enfin, concernant l'abattage des blaireaux, pratiqué en masse entre 2012 et 2014 au Royaume-Uni n'a pas solutionné le problème. En France, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), si elle n'exclut pas l'abattage ciblé, propose également la possibilité d’engager une vaccination des blaireaux et plus largement de la faune sauvage à l’aide du BCG.