VIDÉO. Environnement : à la découverte de l'agriculture de conservation

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Arnaud de la Salle cultive jusqu'à 6 variétés différentes sur le même sol. ©Jean-Martial Jonquard / Aurore Thibault - France Télévisions

Respecter le sol, multiplier les variétés cultivées... c'est ce qu'on appelle l'agriculture de conservation. Un modèle venu d'Amérique et mis en pratique à Gajoubert en Haute-Vienne par Arnaud de La Salle et ses frères.

Arnaud de La Salle est fils et petit-fils d’agriculteurs haut-viennois. À 19 ans, ne trouvant pas sa place, il décide de partir, d’abord en Afrique, puis en Ukraine. Mais le sang ne ment pas et partout il travaille dans le domaine agricole. Il entend un jour parler d’agriculture de conservation, à la fois agronomie et philosophie, une technique qui repose sur trois piliers :

"Le premier pilier : pas de travail du sol. Deuxième pilier : avoir les champs toujours couverts, tels qu’on peut les avoir là, et troisième chose, c'est d’avoir une diversité de plantes cultivées (...) L’idéal, c'est d’avoir des couverts à 5-6 espèces différentes."

Revenu chez lui, il y a cinq ans, il s’associe avec ses frères et décide de passer l’intégralité des terres familiales, près de 200 ha, en agriculture de conservation. “La base de l’agriculture de conservation, ce sont les États-Unis et des pays d’Amérique du Sud. C’était tout simplement pour lutter contre l’érosion : l’érosion éolienne aux États-Unis et l’érosion due à l’eau ailleurs. Les agriculteurs sur place se rendaient compte que les sols disparaissaient. Et faire de l’agriculture sans sol, c’est quand même un peu compliqué… ” 

Économique et écologique

Une agriculture d’abord pensée pour favoriser le rendement sans avoir besoin de multiplier la surface. Sauf qu’à l’usage, grâce au couvert, et d’autant plus s’il est varié, la technique se révèle économique et même écologique. “Quand vous avez un sol qui est en bonne santé, vous n’avez pas besoin d’aller lutter contre des insectes ravageurs, contre des champignons ravageurs, des fongicides, des choses comme ça… "

L’idée de l’agriculture de conservation c’est d’arriver à ce qu’on appelle le volant d’auto-fertilité, c’est-à-dire que votre sol s’auto-fertile et arrive à faire pousser vos plantes aussi bien que ce qu’on faisait nous avec des intrants il y a quelques années.

Arnaud de La Salle, agriculteur

 

Exemples concrets avec quelques-uns de ces semis de couvert : “Là, j'ai un colza, le but de cette plante-là pour moi, c'est d’un : elle va faire de la masse, mais surtout, elle va essayer d’aller le plus profond possible." Autre exemple : "Ça, c'est une racine de féverole qui me sert à ramener de l’azote “gratuite” dans mes champs.

Une féverole qui lui a permis, en moins de 5 ans, de diminuer par presque 3 son apport d’azote dans ce champ. Ou avec ce radis chinois qui aère et favorise l’irrigation naturelle du sol. Tout comme encore avec d’autres plantes, il ne met plus de pesticides, ou d’anti-limaces… Donc, plus de rendement avec moins de coûts, et moins de pollution. Si elle n’est ni panacée, ni transposable partout à l’identique, l’agriculture de conservation ressemble toutefois fort à une piste d’avenir face aux bouleversements climatiques.

“J’en suis intimement persuadé. Toute la difficulté, c'est de trouver les bonnes plantes au bon moment, de les associer… mais c’est tout l’intérêt du travail.”

Prochaine étape pour Arnaud : trouver des couverts pérennes où semer ses cultures de vente. Sa réflexion le pousse vers le trèfle. Sa réflexion, et non la chance !

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