Un vent de colère souffle sur le village de Rancon en Haute-Vienne. Un projet d'implantation de trois ou quatre éoliennes suscite des tensions. Le non l'a emporté lors d'une consultation citoyenne, le conseil municipal a voté oui.
Je ne suis pas pour les éoliennes. De temps en temps, je vois celles de Roussac au fond qui tournicotent. Mais elles sont loin, très loin. J'essaie de regarder ailleurs.
Christiane,Commerçante à Rancon
À Rancon, bourg de Haute-Vienne, tous les habitants ont un avis tranché sur les éoliennes. Tessy Le Roy s'est installée dans la commune avec son mari il y a deux ans, tombés amoureux du village. Le 26 février, elle a voté contre le projet de parc éolien, comme 54 % des habitants.
"Une majorité a dit non. On ne souhaite pas avoir d'éoliennes donc pour moi, c'est une grande joie que les gens aient pris conscience de la beauté de leur paysage, affirme Tessy Le Roy, une habitante de Rancon. Cela a été d'autant plus douloureux d'apprendre que le conseil municipal était passé par-dessus cette volonté-là."
Car malgré le rejet de la population, le conseil municipal a voté pour la poursuite du projet, à sept voix contre quatre. Incompréhensible pour l'association qui milite contre ces éoliennes.
"C'est à la fois un déni de démocratie et un mépris de la population de Rancon, pointe Marc Desgorces-Roumilhac, président de l'Association de défense de la nature. C'est-à-dire : on veut bien discuter, mais uniquement avec ceux qui sont de notre avis. De toute façon, après, on fait un bras d'honneur à toute la population."
Selon le maire, trois ou quatre éoliennes permettraient de financer de nombreux projets pour la commune.
Sur un budget, quand vous pouvez avoir 15 % de plus, pour nous, c'est énorme. Sachant qu'en même temps, les nuisances sont partagées par rapport aux autres communes environnantes.
Michel Creyssac,Maire (SE) de Rancon
À l'avenir, les habitants pourraient également bénéficier d'une ristourne sur leur facture d'électricité. Pas sûr cependant que cela suffise à convaincre une majorité de Ranconniers.