L'Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme sur l'utilisation des antibiotiques. Leur consommation, dans la grande région, est supérieure à la moyenne nationale. Les professionnels de santé et le grand public doivent être alertés.
Si je vous dis "antibiotiques", normalement vous me répondez "c'est pas automatique". Ce slogan date de 2002 et il a, un temps, porté ses fruits. Puis, nous avons entendu "Les antibiotiques, utilisés à tort ils deviendront moins forts" et maintenant voici venu le temps de "Les antibiotiques sont souvent utilisés à tort". Cent fois sur le métier, donc, remettez votre ouvrage. 15 ans de campagnes sanitaires n'ont toujours pas suffi à combattre les idées reçues.
La France, championne du monde !
Et il n'y a pas de quoi être fier. Notre pays est l'un des plus gros consommateurs d'antibiotiques de la planète, 30 % au-dessus de la moyenne européenne… Et la Nouvelle-Aquitaine n'échappe pas à ces statistiques. Pire, la consommation d'antibiotiques dans la grande région est supérieure à la moyenne nationale.
Les populations âgées sont celles qui consomment le plus et la Gironde fait figure de mauvaise élève. Les 0-4 ans s'en sortent mieux (sauf en Creuse), mais c'est chez les 5-14 ans que la consommation est la plus limitée, mais c'est encore trop.
Néanmoins, il faut souligner qu'en France (et donc en Nouvelle-Aquitaine), la consommation d'antibiotiques a chuté de manière significative au premier semestre 2016.
Quel est le problème ?
Les antibiotiques servent à lutter contre les infections dues à des bactéries, mais plus on consomme d'antibiotiques, plus les bactéries se défendent et plus elles deviennent résistantes aux traitements. C'est une baisse "généralisée et globale" qu'il faut instaurer pour les antibiotiques conservent leur efficacité. Dans certains cas, c'est déjà trop tard : certaines souches de Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumanii, Escherichia coli ou Klebsiella pneumoniae sont aujourd'hui antibiorésistantes.Selon l'OMS, la résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement.
L'affaire de tous
Il faut donc que les professionnels de santé prescrivent les antibiotiques en toutes connaissances de cause et seulement si cela est nécessaire. Il faut également que les patients comprennent que contre un virus, un antibiotique est inutile car inefficace. C'est pour cette raison, notamment, qu'en cas d'angine (qui peut être d'origine bactérienne OU virale) votre médecin, normalement, doit d'abord effectuer un test.Ces préconisations sont également valables pour la santé animale et le milieu vétérinaire.